Malades entassés dans le couloir sur des brancards, personnel rarissime et surmené, pathologies variées, ambiance surchauffée, promiscuité assurée, matériel rationné : ce n'est pas un hôpital de campagne dans un pays en guerre, mais l'accueil des Urgences de l'hôpital Purpan à Toulouse, dans l'un des meilleurs CHU de France. Et aux Urgences de l'hôpital Rangueil, ce n'est guère mieux.

Depuis des années l'activité augmente, mais les effectifs ne suivent pas, rendant la situation de plus en plus difficile à gérer. D'ailleurs, une nouvelle spécialité est apparue : « infirmier de couloir ». Seul face à des situations difficiles et à un afflux incessant de malades, c'est le poste assuré à tour de rôle par les infirmiers urgentistes du service.

Pour protester contre ces conditions de travail invivables, pendant plus d'une semaine le personnel s'est déclaré en grève reconductible (mais réquisitionné), avec manifestations à l'intérieur et à l'entrée de l'hôpital pour porter le problème sur la place publique.

La semaine du 22 juin le mouvement a été suspendu, la direction ayant promis l'amélioration des locaux et des effectifs supplémentaires. Mais le personnel reste vigilant, une rechute est si vite arrivée...