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- Lutte ouvrière n°2135
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Leur société
Certains oublient que les adversaires sont Besson et Sarkozy
Depuis les grèves pour la régularisation des sans-papiers, certains militants se réclamant de l'extrême gauche critiquent vivement la politique de la CGT vis-à-vis de ceux-ci. Ils prétendent qu'elle ne défend que ses grévistes, qu'elle laisse tomber tous les autres sans-papiers et qu'elle est complice de la politique d'immigration « choisie » de Sarkozy en ne demandant la régularisation que des travailleurs utiles au patronat.
Dans la foulée, l'intervention de la CGT pour récupérer ses locaux, sans faire appel à la police, a déchaîné des réactions plus ou moins haineuses. Cela va de : « Au moment où l'expulseur de sans-papiers Brice Hortefeux arrive au ministère de l'Intérieur, cette décision de la CGT n'est pas acceptable » (NPA), sans expliquer ce qu'il aurait fallu faire. Jusqu'à dénoncer « la CGT, auxiliaire armé de Hortefeux, coupable de ratonnades et de discrimination raciale » (CNT-25). Les Verts se sont joints à ces protestations. Et la Coordination des sans-papiers à Paris (CSP-75) a malheureusement repris ces calomnies à son compte.
Ces insultes sont inacceptables alors que des centaines de militants de la CGT ont souvent été en première ligne pour défendre le droit des travailleurs immigrés avec ou sans papiers, et que leur confédération, il faut le reconnaître, a assumé la responsabilité de grèves pour leur régularisation.
Du côté de la presse, certains journaux n'ont pas été en reste. On a ainsi vu Le Figaro s'indigner de l'évacuation sans ménagement des sans-papiers de la Bourse du Travail par la CGT, un journal qui d'habitude n'écrit bien entendu pas une ligne pour s'indigner des dizaines de milliers d'expulsions de sans-papiers hors de France, effectuées manu militari par ses amis du gouvernement !