La Commission européenne vient de condamner neuf trusts du pétrole et de la chimie à une amende d'un montant total de 676 millions d'euros, pour s'être partagé le marché européen de la cire de paraffine qu'on trouve dans les bougies et bien d'autres produits. C'est la quatrième plus forte amende jamais prononcée contre un cartel, la palme restant aux sociétés d'ascenseurs qui avaient été condamnées à payer 992 millions d'euros.

L'entente avait permis à ces trusts de contrôler 75 % du marché pendant treize ans, de 1992 à 2005, jusqu'à ce que Shell, pourtant membre de celle-ci, ait choisi de dénoncer ces pratiques, ce qui lui permettait de bénéficier d'une immunité totale et d'échapper à une amende de 96 millions d'euros. Le groupe Repsol, qui a su lui aussi « passer à table » juste à temps, a vu son amende diminuée de 25 %. Il ne payera que 19,8 millions d'euros.

Tous leurs ex-complices par contre devraient payer, dont Total avec 128 millions d'euros, et le groupe sud-africain Sasol, qui dirigeait le cartel, avec 318 millions d'euros.

Dans ses documents internes, Sasol faisait référence au « groupe du salon bleu » car les trusts se réunissaient au début dans un salon bleu d'un hôtel de Hambourg. Quant au trust Shell, il parlait de la « mafia de la paraffine » qui discutait des prix, se répartissait les marchés ou les clients et échangeait des informations commerciales.

C'est bien d'une mafia capitaliste qu'il s'agit faisant profit de tout, même de bouts de chandelles !