« L'essentiel, c'est la santé »... financière !

En avril dernier, Sanofi-Aventis annonçait 471 suppressions de postes dans son usine de production de Vitry-sur-Seine, sous prétexte de reconversion industrielle dans les biotechnologies. Six mois plus tard, ce trust multimilliardaire du médicament - le quatrième à l'échelle du monde - annonce la suppression de 817 postes de visiteurs médicaux et 110 postes au siège parisien.

Pour ce nouveau sale coup, la direction invoque « la montée en puissance rapide des génériques » et se lamente de « la pression sur les prix des médicaments » qu'exercerait aujourd'hui le gouvernement par sa politique de réduction des dépenses de santé.

C'est vraiment ce qui s'appelle pleurer la bouche pleine ! Le groupe possède aujourd'hui huit médicaments qui réalisent chacun plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, ces fameux « blockbusters » dont les financiers sont si fiers. En 2007, il a réalisé plus de 7 milliards d'euros de bénéfices. D'année en année, les dividendes versés aux actionnaires n'ont pas cessé d'augmenter... Mais pour qu'ils augmentent encore, le groupe veut réduire les coûts, et surtout celui des salaires, en supprimant des postes. Quand Sanofi-Aventis étale dans toutes ses publicités son slogan « L'essentiel c'est la santé », elle oublie d'ajouter « la santé... financière ».