Le 5 octobre l'Unesco, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, célébrait la Journée mondiale des professeurs. Faisant le bilan de l'opération « une école primaire pour tous », objectif fixé pour 2015 par l'ONU, l'institution constatait qu'il manquera à cette date 18 millions d'instituteurs dans le monde.

Le chiffre tient compte à la fois des 75 millions d'enfants (10 % de ceux d'âge scolaire) non scolarisés sur la planète, de la croissance démographique prévue et des départs en retraite d'enseignants. Le chiffre est minimum, puisque l'Unesco estime qu'il faudrait un enseignant pour 40 élèves.

Les taux de scolarisation ont certes augmenté, y compris dans les zones les plus démunies comme l'Afrique subsaharienne. Mais cette amélioration statistique s'est accompagnée d'une dégradation de l'enseignement donné, en particulier du fait du manque de formation et du recrutement d'enseignants contractuels, peu formés et mal payés.

Une autre menace se dessine du côté du financement des plans de l'Unesco, qui dépendent largement des dons des pays riches. Or ces dons ont tendance à se réduire : ils sont passés de 5,2 milliards de dollars en 2004 à 3,7 en 2005, et ce n'est pas la crise financière qui va pousser à la générosité. Dans ces conditions, le manque d'instituteurs pourrait bien encore s'aggraver de façon catastrophique.

Le système capitaliste, à l'échelle de la planète comme à l'échelle de chaque État, se montre incapable aussi bien d'instruire l'humanité que de la nourrir convenablement.