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- Lutte ouvrière n°2083
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Leur société
Nomination des directeurs de chaînes : Le fait du prince, c'est banal.
La décision de Sarkozy de s'octroyer le droit de désigner les directeurs des chaînes publiques de l'audiovisuel a provoqué un tollé. Les défenseurs du président répliquent que cette décision a au moins le mérite de rompre avec l'hypocrisie laissant croire que le Conseil supérieur de l'audiovisuel était un organisme indépendant des pouvoirs, et que c'était lui, et non la majorité en place, qui choisissait jusqu'alors les directeurs de chaîne.
Cette décision est effectivement sans ambiguïté. Tout comme lorsque Sarkozy s'affiche avec son ami Bolloré. C'est moins hypocrite que lorsqu'il se présente devant les travailleurs de Mittal à Grandrange, ou lorsqu'il vient haranguer les pêcheurs du Guilvinec et quand il veut laisser croire qu'il serait aussi un ami des travailleurs.
Les défenseurs de Sarkozy ajoutent que le PS devrait se taire car il n'a rien fait en faveur du service public quand il était au pouvoir. C'est malheureusement vrai. Pire, c'est sous la présidence de Mitterrand, en avril 1987, que fut décidée la privatisation de la première chaîne de télévision, qui allait devenir TF1. Elle fut vendue à Bouygues pour un prix soldé.
Sarkozy aurait-il décidé d'en finir durablement avec l'hypocrisie régnante ? Il lui faudrait alors dénoncer ses amis propriétaires de chaînes de télé et d'empires de presse.
Le verra-t-on, dans les jours prochains, mettre au pilori les Bouygues, les Lagardère, les Arnault, les Bolloré, les Amaury, les Dassault qui font partie du gratin du patronat et qui détiennent la majeure partie des moyens d'information du pays ?
" Faut pas rêver ", comme on dirait sur Fr2 !