Le groupe CMA-CGM, armateur, sera sans doute un des grands bénéficiaires de la réforme des ports autonomes que le Parlement a adoptée le 24 juin dernier. Ce chargeur qui a bénéficié de tous temps d'un soutien sans éclipse des pouvoirs publics continue son ascension. Il avait bénéficié d'un cadeau princier quand Chirac était président.

Le groupe se prévaut de 387 navires qui assurent 150 grandes routes maritimes. En 2007, ils ont transporté 7,7 millions d'evp (équivalent vingt pieds, c'est-à-dire équivalent à un conteneur habituel de 20 pieds de long). Ainsi, le 9 juillet, la CMA-CGM lance une rotation avec huit navires de 9 700 evp entre Shanghaï, Xiamen, Yanhan, Nansha, Port Kelang, Zeebrugge, Hambourg, Rotterdam, Shanghaï. Elle a 79 nouveaux bateaux en commande.

Aujourd'hui, à Marseille, on le voit partout et d'abord à côté du Port, où de plus en plus haute s'élève la tour qui doit devenir son siège social. Il propose de s'engager dans la réparation navale et l'hôtellerie de luxe, la croisière et le développement du port. L'ascension, le succès et les profits de ce gros armateur seront présentés sans aucun doute comme la preuve de l'efficacité de l'initiative privée. Mais en l'occurrence, les affaires de la CMA-CGM doivent beaucoup aux pouvoirs et à l'argent publics, pour ne pas dire à la complicité avec les milieux du pouvoir.