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- Lutte ouvrière n°2083
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Leur société
Lutte des travailleurs sans papiers : Le gouvernement doit régulariser !
Le 24 juin, la fédération patronale de l'intérim, le Prisme, a reconnu avoir employé " énormément " de sans-papiers au cours de l'année écoulée, au moins 10 000 rien qu'à Paris. Et bien sûr cela continue !
En avril dernier, au début des grèves et des occupations des travailleurs sans papiers demandant leur régularisation, les représentants des syndicats patronaux de l'hôtellerie-restauration avaient reconnu que près de 10 % des 800 000 employés de leurs professions n'avaient pas de papiers ou pas de papiers vraiment en règle. Ils demandaient même au gouvernement d'en régulariser d'abord 100 000, puis 50 000, puis 20 000... Mais depuis, on ne les entend plus et leurs entreprises continuent de tourner avec des travailleurs sans papiers !
Ces responsables patronaux n'ont pas les mêmes problèmes que le gouvernement, qui veut avant tout plaire à l'électorat d'extrême droite. Eux veulent surtout pouvoir exploiter des travailleurs, régularisés ou pas ! Et le travail, souvent dur, de ces centaines de milliers de salariés sans papiers est indispensable à de nombreuses entreprises du bâtiment, de la restauration ou de l'entretien.
Le gouvernement le sait, mais il se refuse à prendre une mesure de régularisation d'ensemble pour ces travailleurs, qui apparaîtrait comme une inflexion de la politique anti-immigrés sur laquelle Sarkozy s'est fait élire.
Les grèves avec occupation de salariés sans papiers, les descentes de police sur les chantiers et les ateliers pour appréhender des travailleurs, dérangent les affaires de quelques patrons. C'est pourquoi, dans ces grèves parisiennes, on en voit certains, comme dans les restaurants Chez Papa, Ladurée ou les boulangeries Chez Paul, soutenir les demandes de régularisation de leurs employés. Mais dans la plupart des cas les patrons s'adaptent : ils licencient les meneurs et continuent de surexploiter les autres.
Alors, seuls la poursuite et le développement de ces grèves peuvent faire reculer le gouvernement, qui pour le moment n'a régularisé que quelques centaines de grévistes.