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- Lutte ouvrière n°2083
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Leur société
Le bouclier fiscal : Une mesure pour une minorité de privilégiés.
Relayant Sarkozy, Le Figaro affirmait récemment que le " bouclier fiscal " profitait majoritairement à des " foyers modestes ". En nombre peut-être, mais ce sont les plus riches contribuables qui se partagent la plus grosse part du gâteau.
Ce dispositif, mis en place par Villepin et s'appliquant pour la première fois en 2007, limite la totalité des impôts directs, CSG et CRDS comprises, à 60 % des revenus d'un contribuable. L'an dernier, 14 981 foyers fiscaux en ont bénéficié pour un montant global de 241 millions d'euros.
Selon les données de Bercy, 74 % de ceux-ci avaient un patrimoine inférieur à 750 000 euros (correspondant au seuil de déclenchement de l'impôt sur la fortune, ISF), et 84 % avaient un revenu fiscal de référence inférieur à 42 000 euros. Et Le Figaro, pour en rajouter sur le caractère modeste des bénéficiaires, de citer l'exemple de érémistes ou de retraités titulaires du minimum vieillesse qui, étant propriétaires de leur résidence principale, doivent s'acquitter de la taxe foncière et peuvent ainsi faire jouer le bouclier fiscal.
Les chiffres cachent en fait d'importantes disparités. Comme le souligne le secrétaire général du Syndicat national unifié des impôts, " la majorité des bénéficiaires sont effectivement des gens qui n'ont pas de gros revenus, mais en terme de montants remboursés, c'est une minorité de contribuables aisés qui profitent du bouclier fiscal ". Ainsi, 5 600 d'entre eux se sont partagé 234 millions d'euros, soit 97 % du total des remboursements et près de 41 000 euros par bénéficiaire, l'une des mieux loties étant l'héritière des Galeries Lafayette qui a reçu du Trésor Public un chèque de 7 millions d'euros.
Et Sarkozy leur en promet encore plus en plafonnant l'impôt à 50 % des revenus à partir de cette année pour les revenus de 2007. 18 000 personnes soumises à l'ISF devraient ainsi en profiter pour un montant global de 564 millions d'euros.