La cour s'amuse.02/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2083.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La cour s'amuse.

La France vient de prendre la présidence de l'Union européenne pour les six derniers mois de l'année 2008 et Sarkozy entend en faire un événement de taille : les bus de la RATP circuleront drapeaux français et européen au vent, la Tour Eiffel sera illuminée en bleu toutes les nuits, brillant du feu des étoiles du drapeau européen et tous les soirs un audio-visuel sera projeté en boucle sur les colonnes du palais-Bourbon.

Pour que cette présidence " marque ", Sarkozy a fait voter à l'automne dernier un budget de 190 millions d'euros, ce qui représente donc près d'un million d'euros par jour d'ici décembre 2008. À titre de comparaison, Chirac n'avait dépensé que - si on peut dire - 56,9 millions d'euros en 2000, trois fois moins, et Mitterrand 14,1 millions d'euros en 1995, près de treize fois moins.

Mais cela n'empêche pas le secrétaire d'État aux Affaires européennes de justifier ces dépenses par l'élargissement de l'Union européenne à 27 membres, alors qu'ils n'étaient que 15 en 1995 et en 2000. De plus, il y aurait des activités obligatoires à financer, comme les réunions du Conseil européen ou du Conseil des ministres, les séminaires avec la Commission et le Parlement européens, les réunions ministérielles préparatoires, etc. Et il n'y aurait en fait que 82 millions pour les manifestations décidées par Sarkozy (sommet de l'Union de la Méditerranée, soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, etc.) et 19 millions pour les opérations de communication. À croire que la présidence française serait presque " économe " !

Dans six mois, on aura oublié que la France a été présidente de l'Union européenne, un poste sans grand pouvoir dont habituellement tout le monde ignore quel pays l'occupe. Mais Sarkozy, il nous l'a déjà montré, aime tout ce qui brille et, même d'une présidence potiche, il faut faire un événement. Et pour trouver les millions qu'il faut, les caisses de l'État ne sont plus vides !

Partager