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- Lutte ouvrière n°2083
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Hôpital Saint-Antoine - Paris 12e : Hôpital en panne...
Dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 juin, à l'hôpital Saint-Antoine de Paris, une coupure de l'alimentation électrique d'EDF a entraîné une situation dramatique, un des groupes électrogènes de secours n'ayant pas pris le relais.
Dans une " note à l'attention de l'ensemble du personnel " de l'hôpital, la direction parle d'une panne d'une vingtaine de minutes. C'est effectivement ce qu'a duré la panne dans les services de réanimation, mais dans d'autres services on a parfois dû attendre plus d'une heure que le courant soit rétabli. Cinq patients ont dû être transférés vers d'autres hôpitaux de l'AP-HP, mais la direction reste discrète sur le décès d'un des patients lors du transfert.
La ministre de la Santé, R. Bachelot, et le directeur de l'Assistance publique, B. Leclerc, se sont associés aux félicitations et éloges de la directrice envers les personnels qui travaillaient ce soir-là : pendant plusieurs heures, les équipes soignantes et techniques ont dû travailler à la lumière de torches électriques - la directrice a même avoué qu'on ne savait pas où étaient rangées les piles ! - ou, quand il n'y en avait pas, à la lumière d'un écran de téléphone portable, notamment pour pratiquer un accouchement par césarienne !
Pour les patients, la situation était bien sûr difficile. Dans les chambres maintenues stériles par des flux luminaires, ceux-ci ne fonctionnant pas plus que la climatisation, la température est devenue insupportable par cette chaude nuit de juin. Les batteries des respirateurs pour les malades sous ventilation artificielle, dont l'autonomie théorique est d'une heure, n'ont souvent tenu qu'une demi-heure, et tout cela bien sûr avec un personnel de nuit en sous-effectif notoire.
Une mission d'expertise a été déclenchée par la direction de l'AP pour connaître les causes de la panne. Et si l'AP n'est pour rien dans cette panne EDF, la question se pose : pourquoi les groupes électrogènes n'ont-ils pas pris le relais ? À cause de la vétusté des appareils ? Du manque d'entretien ?
En tout cas, pour le personnel, le sentiment général est que les événements de cette nuit montrent bien combien le fonctionnement de l'hôpital est vétuste et que, s'il n'y a pas eu de catastrophe, c'est grâce à la réactivité et à un surcroît de travail du personnel de nuit, déjà en nombre restreint en temps ordinaire.