Hausses de juillet : Les prix continuent de filer, les salaires et pensions restent en gare.02/07/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/07/une2083.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausses de juillet : Les prix continuent de filer, les salaires et pensions restent en gare.

Une maigre hausse du smic vient d'être annoncée au premier juillet : 0,9 % soit... huit centimes de l'heure. Cet infime pourcentage vient s'ajouter aux 2,3 % que le gouvernement avait été obligé d'annoncer en mai. Pour l'instant encore en effet, tant que la loi n'a pas été changée, un mécanisme lie la hausse du smic à la hausse officielle des prix ; en mai, cette dernière, calculée depuis mai 2007, dépassait la barre de 2 % qui déclenche l'augmentation. Depuis, les prix ont continué à grimper, et l'inflation officielle de 3,2 % entraîne donc le fameux 0,9 % de plus sur le salaire minimum.

Deux fois plus nombreux qu'il y a quinze ans, les patrons étant encouragés à maintenir de bas salaires par les exonérations dont ils bénéficient sur ceux-ci, les trois millions de salariés payés au smic, qu'ils travaillent à temps complet ou partiel, vont donc continuer à jongler avec leur budget. Un million et demi d'autres travailleurs, dont beaucoup dans la grande distribution, sont même rémunérés au-dessous du smic. Pour eux tous, comme pour les millions de travailleurs dont les salaires, insuffisants, sont quasiment bloqués depuis des années, pour les chômeurs, les retraités, les bénéficiaires d'une allocation, le mot " hausse " ne se traduira que par celle des prix.

Car même si l'allocation chômage, pour 1,7 million de sans-travail, est elle aussi au premier juillet revalorisée de 2,5 %, on est loin de l'inflation officielle, et encore plus loin de la hausse des prix réellement constatée dans les familles populaires. Cette inflation, telle qu'on la vit quotidiennement en achetant fruits et légumes, produits laitiers tels que le beurre, par exemple, qui a augmenté de 32 % en moins d'un an, et surtout le fioul et les carburants, va encore se nourrir des nouvelles hausses.

En région parisienne, la RATP augmente ses tarifs de 3 % en moyenne. La SNCF, elle, renchérit les tarifs régionaux des TER et des trains Corail, en deuxième classe, de même que le prix de certaines cartes, Senior ou Enfant + ; de plus, elle va dès le 6 juillet élargir les plages horaires " blanches ", les plus coûteuses. Si le timbre-poste n'augmente pas, c'est qu'il l'a déjà fait en mars. Quant à tous les autres postes de dépenses, le plus souvent incontournables, loyer, assurances, téléphone, cantines, santé, ils sont également en hausse et comprimeront d'autant le budget alimentation.

Face à ces hausses des prix de plus en plus insupportables, le monde du travail n'a que faire des conseils imbéciles - et surtout chargés de mépris - des ministres ou de Sarkozy. Personne ne s'imagine qu'il suffit de " travailler plus pour gagner plus " ou qu'il est possible de mettre en concurrence les grandes surfaces pour stabiliser les prix. Ce n'est qu'en exigeant et en obtenant que les salaires, les pensions et les allocations suivent les prix, que nous pourrons cesser de voir notre niveau de vie diminuer au profit des groupes financiers et industriels qui se nourrissent et de notre travail et des augmentations.

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