- Accueil
- Lutte ouvrière n°2067
- Les étrangers résidant en France doivent pouvoir voter
Leur société
Les étrangers résidant en France doivent pouvoir voter
Suite au traité de Maastricht, en 1992, le droit de vote est maintenant reconnu au 1,7 million d'étrangers citoyens de pays de l'Union européenne qui résident en France, du moins pour les élections municipales et européennes. Mais il reste 3,5 millions d'étrangers venus de pays hors Union européenne et qui eux n'ont toujours aucun droit de vote, même si certains vivent ici depuis cinquante ans !
Et cela alors qu'ils représentent parfois 20 à 40 % des habitants de certaines communes. Pourtant ils vivent, travaillent, payent des impôts et des cotisations sociales.
Des conseils municipaux ont organisé, depuis 2006, des référendums sur le droit de vote et d'éligibilité des étrangers, au moins aux élections municipales. À Saint-Denis, Bondy, Stains, La Courneuve, Aubervilliers, le résultat de ces référendums a toujours été favorable au droit de vote de tous les immigrés. Mais à chaque fois, les préfets, représentants de l'État, ont fait annuler judiciairement ces référendums, même s'ils n'étaient que symboliques.
C'est une constante des gouvernements successifs que de refuser le droit de vote aux étrangers, alors que pourtant la majorité des pays européens le reconnaît pour les élections locales.
En 1981, accorder le droit de vote aux étrangers était l'une des 110 propositions du candidat Mitterrand, promesse escamotée par le président, une fois élu. En mai 2000, les députés Verts réussirent à faire adopter par la majorité de gauche de l'Assemblée nationale une proposition de loi instituant ce droit. Mais Lionel Jospin, Premier ministre socialiste, choisit de ne pas présenter cette loi devant le Sénat, pour ne pas affronter cette assemblée très conservatrice, et le projet est tombé aux oubliettes !
Le refus d'accorder le droit de vote à tous les étrangers, un droit démocratique élémentaire, juge les hommes à la tête de notre État, mais il a ses raisons, notamment le fait qu'un grand nombre de ces étrangers sont des travailleurs immigrés. Ainsi, c'est également la représentation électorale de la classe ouvrière qui est diminuée.