Après le premier tour des élections municipales13/03/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/03/une2067.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Après le premier tour des élections municipales

La progression des voix de gauche dans nombre de villes montre que l'électorat populaire s'est saisi de ces élections pour marquer son hostilité au pouvoir de droite et à sa politique.

Les partis de droite ont cependant réussi à limiter le recul électoral car ils disposent d'une base électorale importante dans la bourgeoisie moyenne et petite qui, au-delà de la personnalité de Sarkozy, approuve les mesures antiouvrières de son gouvernement. Les élections ne sont pas démocratiques car la classe ouvrière, ceux qui n'ont que leur salaire pour vivre, est sous-représentée. Toute une partie du monde du travail, les travailleurs immigrés, est écartée du droit de vote. La force des travailleurs n'est pas dans les urnes, mais dans leur rôle irremplaçable dans la production. L'économie ne peut pas fonctionner sans eux.

Dès le soir des élections, Fillon a annoncé que le gouvernement continuera ses prétendues réformes qui sont toutes des mesures destinées à rendre les riches encore plus riches au détriment des conditions d'existence des classes populaires.

Il y aura inévitablement des luttes sociales radicales, car le monde du travail ne pourra pas attendre l'échéance de 2012, la prochaine élection présidentielle, alors que les hausses de prix démolissent le pouvoir d'achat même de ceux qui ont du travail et que continuent les fermetures d'usines et les licenciements collectifs. Ces derniers ne peuvent pas être masqués par les statistiques mensongères sur les chiffres du chômage, car la création d'emplois précaires et à temps partiel dans les services ne peut pas compenser la suppression d'emplois dans les grandes entreprises industrielles.

Lutte Ouvrière était présente au premier tour des élections municipales, sur 186 listes dans 166 villes de la métropole. Elle a participé à 69 listes unitaires, au côté d'autres partis de gauche, et présenté 117 listes Lutte Ouvrière.

Nous avons présenté 58 listes de plus qu'en 2001. Le nombre total d'électeurs des municipalités où nous présentions des candidats ne représente cependant que 15 % de l'électorat. Seule une minorité de l'électorat a donc pu s'exprimer sur des listes où figuraient des candidats de Lutte Ouvrière.

Trente-six candidats de Lutte Ouvrière ont été élus dès le premier tour. Vingt-deux l'ont été sur des listes unitaires, avec le Parti Communiste et/ou le Parti Socialiste, quatorze sur des listes Lutte Ouvrière. Dans les municipalités où des listes unitaires n'ont pas pu se constituer, les résultats des listes Lutte Ouvrière confirment, certes, le maintien de notre électorat, un électorat populaire d'extrême gauche. Mais ils montrent également qu'une partie de nos électeurs a cru plus utile d'exprimer sa désapprobation de la politique de Sarkozy en votant pour les listes de gauche, et principalement celles conduites par le Parti Socialiste.

Au deuxième tour, là où reste en présence une liste de gauche avec des candidats de Lutte Ouvrière, nous appelons, bien sûr, nos électeurs à confirmer leur vote du premier tour en votant pour cette liste.

Pour le reste, nous ne donnons pas de consigne de vote générale tant les situations politiques locales sont différentes, en particulier en raison de l'existence ou pas d'une alliance du Parti Socialiste avec le MoDem, voire avec des candidats marqués plus nettement encore à droite. Il est saugrenu d'appeler à battre la droite là où, par le biais du MoDem ou autrement, la droite est représentée sur des listes du Parti Socialiste.

Nos électeurs auront à choisir en toute conscience en fonction de la situation locale. Ils ne voteront certainement pas pour la droite.

Quel que soit cependant leur choix au deuxième tour, nous leur donnons rendez-vous dans les luttes sociales qui ne manqueront pas de survenir tant les travailleurs seront amenés à lutter s'ils veulent stopper les attaques antiouvrières du grand patronat et de ses serviteurs politiques au gouvernement.

Arlette LAGUILLER

Éditorial des bulletins d'entreprise du 10 mars

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