Sans-papiers : Les employés de l'administration ne veulent pas se transformer en délateurs19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers : Les employés de l'administration ne veulent pas se transformer en délateurs

Brice Hortefeux, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, vient d'afficher son tableau de chasse. Depuis janvier, en onze mois, il a fait expulser 21 000 personnes pour défaut de papiers réglementaires.

21 000 expulsions après plus de 130 000 arrestations au faciès, les lepénistes ont de quoi être satisfaits ! Si Hortefeux n'a pas encore atteint l'objectif fixé par Sarkozy de 25 000 expulsions sur l'année, c'est, dit-il, parce qu'il y a eu une baisse des rafles pendant les périodes électorales et parce que les ressortissants bulgares et roumains ne sont plus comptabilisés, même s'ils sont toujours renvoyés dans leur pays.

Pour augmenter le nombre d'arrestations, des préfectures renforcent leurs contrôles dans les administrations publiques, essayant même de transformer des employés en auxiliaires de police. En Haute-Garonne, des documents officiels (qui devaient rester internes à la préfecture) expliquent comment la police aux frontières et la police judiciaire organisent des formations destinées au personnel recevant le public. Elles organisent des stages pour apprendre à déceler les faux papiers, les fraudes aux hébergements ou les faux malades ; elles apprennent à établir et consulter des fichiers inter-services sociaux sans contrevenir aux interdictions de la Commission nationale informatique et libertés et comment, par un simple appel téléphonique, obtenir l'arrestation immédiate, par la gendarmerie mobile, d'étrangers suspectés !

Dans une agence ANPE de Lyon, un employé a découvert qu'un rendez-vous avait été pris, en son nom, par la police, pour tenter d'appréhender un sans-papier. D'autres agents d'administrations publiques du Rhône ont aussi découvert ce type de traquenards dans leurs services. Aussi, afin de s'y opposer, ils ont créé publiquement un Réseau-Emploi-Formation-Insertion (Refi).

Les salariés des administrations publiques ne sont pas des délateurs. Leur mission est de rendre service à la population et pas de faire la chasse aux pauvres et aux étrangers comme le voudrait le gouvernement.

Partager