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Leur société
Prisons : Silence dans les rangs !
L'Observatoire international des prisons (OIP) vient de se voir supprimer des subventions que le gouvernement lui accordait régulièrement depuis des années : 40 000 euros par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie et 10 000 euros versés par les services du Premier ministre au titre de " la défense des droits de l'homme ".
L'OIP s'efforce en effet de défendre les droits des prisonniers. Il est évident que le gouvernement lui fait payer là ses critiques de sa politique répressive et sa dénonciation des abus commis lors des incarcérations. Abus qui sont pourtant patents et régulièrement rappelés par des rapports officiels.
Le Comité de prévention de la torture du Conseil de l'Europe (CPT) a récemment dénoncé " les traitements inhumains et dégradants " rencontrés dans les prisons françaises. La surpopulation carcérale est constante : le taux d'occupation est supérieur à 120 % : on compte 61 000 détenus pour 50 000 places. Ce taux atteint même 150 % à la maison d'arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, où on ne peut plus assurer le nombre minimum légal de visites des détenus par leurs familles. Les conditions d'hygiène sont parfois lamentables : le CPT a dû demander un programme de dératisation à la prison de Moulins. On constate des abus du placement à l'isolement et une très mauvaise prise en charge de détenus présentant des troubles psychiatriques.
Rachida Dati a beau promettre une " réforme d'ampleur " qui fera des prisons " un lieu où se construit l'avenir des personnes incarcérées ", le gouvernement commence par essayer de réduire au silence ceux qui protestent.