Maisons-Alfort (94) : La mobilisation empêche l'expulsion des locataires d'un hôtel19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maisons-Alfort (94) : La mobilisation empêche l'expulsion des locataires d'un hôtel

Les occupants d'un hôtel meublé de Maisons-Alfort ont appris jeudi 6 décembre qu'un arrêté municipal venait d'ordonner la fermeture de l'hôtel où ils vivent, sans aucune proposition de relogement.

La fermeture de l'hôtel fait suite aux instructions de Christine Boutin, ministre du Logement, demandant aux préfets d'examiner la salubrité des hôtels meublés et de faire la chasse aux marchands de sommeil.

Effectivement, le gérant se contentait d'encaisser des loyers de 450 à 500 euros par mois pour des chambres de 12 m2, sans faire les travaux nécessaires, en particulier au niveau électricité. Il est aujourd'hui en garde à vue.

Les habitants ne pleurent pas sur le sort de cet individu. Mais, sous prétexte de lutter contre les marchands de sommeil, ce sont eux que le maire et la préfecture voulaient priver de sommeil en les mettant à la rue sans avoir prévu leur relogement !

Pourtant, toutes ces familles disposent de revenus qui devraient leur permettre d'accéder à un vrai appartement. Ainsi une famille avec deux enfants scolarisés vit depuis des années dans une chambre et a demandé un logement sur Maisons-Alfort, sans résultat, depuis 2004 ! Deux handicapés logent dans cet hôtel ainsi qu'une femme divorcée craignant de perdre la garde de ses enfants si elle perd son domicile. Le comble est que parmi les occupants figurent trois employés municipaux que la mairie a non seulement refusé de loger mais voulait maintenant jeter à la rue.

Lundi 10 et mardi 11 décembre, les locataires de cet hôtel ont constitué un collectif. Des représentants de la CGT communaux, de Lutte Ouvrière, du PS, du PCF de la Ligue des Droits de l'Homme étaient présents pour empêcher l'expulsion et aider les habitants.

Dans un premier temps, le maire UMP, Michel Herbillon, a refusé de recevoir la délégation, déclarant au journaliste du Parisien qu'il n'avait pas de logements libres et que le gérant n'avait qu'à faire les travaux rapidement et ouvrir rapidement.

Mais le collectif a dénoncé l'affaire, distribuant des milliers de tracts et en appelant à un rassemblement.

Finalement, le maire a accepté de recevoir une délégation, annonçant qu'il suspendait l'arrêté de fermeture et que des engagements écrits avaient été pris par le propriétaire de l'hôtel pour assurer les travaux et le maintien des locataires dans les lieux.

La menace d'expulsion est donc levée, mais l'absence d'un gérant et l'insalubrité rendent toujours les conditions de vie difficiles. Alors la mobilisation continue, en particulier pour obtenir une solution définitive et un logement digne de ce nom pour tous les locataires.

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