Le PS et l'économie de marché : Une "reconnaissance"... après une liaison d'un siècle19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et l'économie de marché : Une "reconnaissance"... après une liaison d'un siècle

Réunis samedi 15 janvier, les dirigeants du PS devaient répondre à une grave question : reconnaissent-ils, oui ou non, l'économie de marché comme la meilleure possible ?

L'économie de marché n'est que le nom convenu pour le système capitaliste, basé sur le profit individuel et l'exploitation des travailleurs. Alors si certains dirigeants du PS se tortillent un peu pour répondre sur le fond, aussi bien les patrons qui ont prospéré sous les gouvernements socialistes que les travailleurs qui ont subi leurs attaques peuvent le faire à leur place : oui, le PS défend le capitalisme et mène, lorsqu'il est au gouvernement, une politique favorable au grand patronat.

Il n'y a pas là de quoi s'étonner, car ce n'est pas nouveau. La seule façon d'être contre l'économie de marché, vraiment contre, c'est de lutter pour la collectivisation des grands moyens de production et d'échange. Or cela fait près d'un siècle que le Parti Socialiste a abandonné cette perspective dans les faits et même qu'il la combat.

La seule nouveauté, c'est que le PS essaye d'adapter son vocabulaire à la situation politique d'aujourd'hui. Or il ne dispute plus ses électeurs au PCF, qu'il a lui-même contribué à réduire électoralement, mais au centre et même à l'UMP. Les problèmes de vocabulaire du PS, à propos du " marché ", de la " nation ", etc., sont le reflet de ses problèmes de positionnement électoral. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, ni les électeurs centristes avec la promesse de réguler l'économie " de marché ".

À tout cela s'ajoute la lutte qui se déroule à l'intérieur du PS pour savoir qui en prendra la direction. Et voilà pourquoi, soixante-dix ans après que Léon Blum a, selon ses propres mots, " géré loyalement les affaires de la bourgeoisie ", on voit des ambitieux de 40 ans abjurer une foi qu'ils n'ont jamais eue et plaider pour que le PS " reconnaisse " le marché. Au moins savent-ils déjà que le ridicule ne tue pas.

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