Contrôles techniques renforcés : Le souci de la sécurité ou des intérêts des constructeurs ?19/12/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/12/une2055.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrôles techniques renforcés : Le souci de la sécurité ou des intérêts des constructeurs ?

Actuellement, les centres agréés pour effectuer le contrôle technique des véhicules affichent souvent complet. En effet, beaucoup d'automobilistes anticipent cet examen obligatoire car à partir du 1er janvier prochain, les voitures de plus de quatre ans seront soumises à un contrôle technique renforcé et plus cher.

Pour justifier des augmentations qui pourraient atteindre 25 %, les gestionnaires des centres de contrôle mettent en avant le fait que l'examen de chaque véhicule devrait durer deux fois plus longtemps, et la nécessité d'acheter de nouvelles machines.

Un coût plus élevé n'est pas la seule motivation des automobilistes qui ont décidé de ne pas attendre le 1er janvier ; beaucoup redoutent surtout un contrôle plus tatillon qui risquerait de recaler leur véhicule.

Qu'en renforçant la surveillance des amortisseurs, de certains éléments du système de freinage, des ceintures de sécurité ou des pneus, les pouvoirs publics se soucient d'améliorer la sécurité routière, cela pourrait sembler une bonne chose. Mais leurs raisons sont moins avouables.

Aujourd'hui, un tiers des 30 millions de voitures en circulation ont plus de 10 ans, et l'âge moyen d'un véhicule est d'un peu plus de huit ans, alors qu'il n'était que de 5,8 ans en 1990. Cette situation reflète le recul du pouvoir d'achat de nombreux automobilistes, qui ne renouvellent plus leur voiture aussi souvent qu'avant. Ce sont aussi les mêmes qui, faute d'argent, retardent parfois le remplacement de leurs amortisseurs ou de leurs pneus. Cette évolution n'est évidemment pas bonne pour le chiffre d'affaires des trusts de l'automobile et des équipementiers.

C'est surtout des intérêts de ces derniers que le gouvernement prend la défense en renforçant le contrôle des voitures anciennes. Quant à la grande masse des automobilistes, à tous ceux qui n'ont souvent pas d'autre alternative que de prendre leur voiture, usée ou pas, pour se rendre au travail, le gouvernement n'a que faire de la baisse de leur pouvoir d'achat. Au contraire, non seulement il contribue à les appauvrir par sa politique, mais il laisse notamment les trusts pétroliers augmenter scandaleusement les prix des carburants, en récupérant au passage plus d'argent par le biais de la TVA.

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