- Accueil
- Lutte ouvrière n°2055
- Continental - Sarreguemines (Moselle) : Un référendum digne d'une république bananière
Dans les entreprises
Continental - Sarreguemines (Moselle) : Un référendum digne d'une république bananière
68,6 % du personnel ouvrier a " approuvé " le retour aux 40 heures dans la dernière usine du groupe Continental encore aux 35 heures. Mais il serait plus juste de dire que 32 % des salariés ont eu le courage de refuser le chantage et les pressions de la direction qui a fait un véritable matraquage pour imposer le retour aux 40 heures, comme en témoigne le fait que 96 % des cadres aient voté pour le projet de la direction, baptisé sans rire " accord donnant-gagnant ". 90 % du personnel a participé au vote.
Voilà deux ans que la direction faisait pression pour liquider les 35 heures, en fait 37 h 50 de présence, appliquées depuis 1999 avec blocage des salaires. En septembre 2005, l'intersyndicale avait refusé le retour aux 40 heures. En octobre dernier, il y avait eu un nouveau refus unanime de tous les syndicats.
Du coup, la direction a organisé un référendum et déroulé le grand jeu pour faire accepter une nouvelle mouture du passage aux 40 heures : courriers à domicile, réunions, DVD pour chacun et, surtout, la promesse de geler les investissements si son projet n'était pas accepté. La direction a martelé que voter non à son projet, c'était voter pour la fermeture du site à moyen terme.
Pour la direction, il était impensable que l'usine de Sarreguemines demeure la dernière usine du groupe à être encore aux 35 heures, toutes les autres usines étant déjà repassées aux 40 heures, en France ou en Allemagne, avec les mêmes arguments qu'à Sarreguemines : le site est moins compétitif que celui d'à côté. C'est ainsi qu'usine après usine, la direction a réussi à augmenter le temps de travail.
À Sarreguemines, les syndicats étaient opposés à ce nouveau projet qui prévoit une hausse de salaire bien inférieure à l'augmentation du temps de travail résultant de l'abandon d'une partie des RTT. Sans compter que les salaires seraient bloqués pour 2008. L'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC doit se prononcer à l'issue du référendum car, pour l'instant, le projet de la direction n'a été signé par aucun syndicat.
Le but de la direction est de produire plus tout en économisant, pour 2008, deux millions d'euros sur la masse salariale. Et on peut être sûr qu'en 2009, elle voudra autre chose. Son projet " donnant-gagnant ", c'est pile tu donnes, face je gagne.