La journée du 27 novembre : Les employés de l'ANPE et des Assedic contre le projet de fusion28/11/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/11/une2052.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La journée du 27 novembre : Les employés de l'ANPE et des Assedic contre le projet de fusion

À l'occasion de la réunion des conseils d'administration, les employés de l'ANPE et des Assedic étaient en grève le mardi 27 novembre, refusant le projet de fusion des deux organismes qui gèrent l'assurance chômage.

Le ministère affirme que le rapprochement des Assedic, qui traitent de l'indemnisation des travailleurs privés d'emploi, et de l'ANPE qui est chargée de l'accueil des chômeurs et de l'aide à la recherche d'emploi, serait plus adapté et moins contraignant pour les employés de ces services, et pour ceux qui en sont les usagers, les demandeurs d'emploi. Mais ce n'est pas l'avis de ceux qui travaillent aux Assedic et à l'ANPE.

Tandis que l'Unedic, créée en 1959, est chargée de collecter les fonds de l'assurance chômage et de les répartir par le biais des Assedic, qui sont des organismes gestionnaires de l'assurance chômage, l'ANPE est un dispositif d'accueil et d'aide au retour à l'emploi des chômeurs. Le premier est un organisme privé à statut associatif dans lequel le Medef tient une place importante, tandis que le second est un organisme de service public administré par l'État et créé en 1967.

La fusion, mise en place progressivement depuis une dizaine d'années, vise, entre autres, à mieux contrôler les chômeurs et à les radier plus rapidement de l'assurance chômage. En 2005 déjà, 50 % seulement des chômeurs étaient indemnisés, en 2007, ils ne sont plus que 40 %. Le ministère prétend également qu'un des buts de la fusion serait de raccourcir le délai de la recherche d'emploi des chômeurs, par souci d'efficacité, comme si retrouver un emploi ne dépendait pas tout simplement de l'existence ou non d'emplois réels, alors que dans tous les domaines de la société, publics comme privés, on en supprime en cascade !

Au même moment, de plus en plus de sociétés parallèles, sous-traitantes, que l'on appelle des " co-traitants ", sont financées pour aider les travailleurs qualifiés (cadres, ingénieurs) à retrouver un emploi. C'est que cette fonction n'est pas dépourvue d'intérêt financier : le suivi d'un demandeur d'emploi est estimé à 3 500 euros d'après l'ANPE. Ainsi, même dans ce secteur, il y a du profit à la clef, et il y a des candidats pourvu que cela rapporte !

Dans le cadre de la fusion de l'ANPE avec les Assedic, le recours aux co-traitants directement financés par ces dernières se précise, ce qui tend à réduire les missions des employés de l'ANPE. Et, s'il y a fusion, certains vont faire double emploi et se trouver en surnombre. La fusion ANPE-Assedic pourrait donc signifier aussi suppression d'emplois, changements des situations et de salaires, les employés des Assedic étant soumis à une convention collective tandis que ceux de l'ANPE sont sous statut de l'État. La fusion signifie, comme on s'en doute, des économies à faire sur le dos de ceux qui font fonctionner ces organismes. C'est ce que redoutent les travailleurs des Assedic comme ceux de l'ANPE.

Comme le dénoncent les travailleurs en grève des deux organismes d'assurance chômage, la fusion de ces deux organismes ne répond en rien à l'intérêt de ceux qui y travaillent, et encore moins à l'intérêt des chômeurs : il s'agit pour le ministère comme pour le Medef, encore une fois, de faire des économies sur le dos des uns et des autres.

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