Des salaires de 1 000 à 1 400 euros net par mois, voilà ce que gagnent les employés d'Ikea Distribution tandis que le propriétaire du groupe, le Suédois Ingvar Kamprad, est toujours l'homme le plus riche de Suisse (avec une fortune de plus de 21 milliards d'euros).

Les trois entrepôts Ikea (La Maxe, Saint-Quentin et Chartres) alimentent les dix-neuf magasins Ikea de France. La grève y a commencé le 21 novembre pour l'augmentation des salaires à l'appel de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFTC. La revendication est celle d'une augmentation de 6 % des salaires, ainsi que l'alignement de la participation sur celle des magasins Ikea, où elle est de deux mois et demi de salaire, contre un mois pour les travailleurs d'Ikea Distribution.

La direction a proposé d'abord 1,5 % d'augmentation générale et 2 % au mérite, puis 2 % pour tous et 3 % au mérite. Mais les grévistes ne veulent pas de ces augmentations à la tête du client car ils payent la baguette tous au même prix chez le boulanger.

Au dépôt de La Maxe, près de Metz, la grève est quasiment unanime puisque 130 des 159 travailleurs en CDI sont en grève. Ils tiennent un piquet jour et nuit devant l'entrepôt, en se réchauffant au feu des palettes. Ils ont eu à faire face aux huissiers et se sont aussi adressés aux clients du magasin situé juste à côté pour dénoncer le vrai visage d'Ikea, qui se vante de son image sociale mais impose des payes fort peu " sociales ".

Mardi 27 novembre, la grève tenait bon. Les grévistes - qui en sont à leur deuxième grève depuis l'ouverture de l'entrepôt - sont sûrs de leur bon droit, en attendant les nouvelles négociations prévues jeudi 29 avec la direction du groupe.