États-Unis : Seize ans dans le couloir de la mort à clamer son innocence.18/07/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/07/une2033.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Seize ans dans le couloir de la mort à clamer son innocence.

La veille du jour prévu, le Comité des grâces de Géorgie a enfin accordé un sursis de 90 jours maximum à l'exécution de Troy Davis, condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un policier, crime qu'il a toujours nié. Le Comité accepte ainsi d'examiner les éléments nouveaux présentés par les avocats de la défense. Et ils sont de taille ! Troy Davis a été condamné il y a seize ans sur la seule foi de neuf témoignages, sans qu'on ait pu trouver aucune preuve matérielle. Non seulement les témoins se sont presque tous rétractés ensuite, mais ils ont dénoncé les pressions de la police pour les obliger à témoigner contre l'accusé.

Malgré cela, les tribunaux de Georgie ont confirmé la condamnation à mort, et les appels de l'accusé aux tribunaux fédéraux n'ont pas abouti, d'autant qu'en 1996, pour empêcher " des recours sans fin de condamnés à mort ", le président d'alors, Bill Clinton, a fait passer une loi restreignant la possibilité pour les tribunaux fédéraux de revenir sur les décisions des tribunaux d'État. En juin 2007, la Cour suprême elle-même a rejeté la demande de réexaminer le cas de Troy Davis et l'exécution du condamné devait donc avoir lieu le 17 juillet.

C'est probablement l'indignation et les protestations qui se sont exprimées dans de nombreux pays et aux États-Unis mêmes qui ont permis le sursis à l'exécution. Malgré cela, la menace pèse toujours sur Troy Davis tant qu'il n'aura pas été définitivement gracié.

C'est dire qu'il est nécessaire que la mobilisation ne faiblisse pas autour de son cas, qui illustre une fois de plus la barbarie d'un système policier et judiciaire, encore dramatiquement aggravée par le recours à la peine de mort.

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