Servair Roissy : Un militant syndical CGT en garde à vue02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Servair Roissy : Un militant syndical CGT en garde à vue

Ça se passe à Roissy, en France, en mai 2007. Dans les locaux de police, un militant syndical se retrouve privé de liberté pendant plusieurs heures et des travailleurs intimidés parce qu'ils ont signé une pétition qui déplaît au patron de Servair, filiale d'Air France qui traite la mise à bord des plateaux repas.

Convoqué le mercredi 25 avril, à 11 heures, dans les locaux de la Police de l'Air et des Frontières (PAF) de Roissy, le militant syndical CGT a été informé d'une plainte contre X de Servair pour " faux et usage de faux ". Immédiatement mis en garde à vue et placé en cellule pendant trois heures, dépouillé de ses effets personnels, déshabillé pour la fouille, il a été menotté pour ses déplacements dans les locaux de la police. Auditionné ensuite pendant plus de trois heures par les policiers, il lui a été demandé de dénoncer les auteurs de la pétition et de désigner les salariés qui l'avaient fait circuler.

Déjà en avril 2006, la direction avait assigné le militant syndical en diffamation devant le tribunal de grande instance de Bobigny, pour avoir dit au directeur, lors d'une réunion de CE, " Vous êtes des tricheurs "... en dénonçant les artifices comptables présentant les résultats de l'entreprise. Les salariés avaient alors répondu par plusieurs journées de grève, malgré une direction menaçant les salariés grévistes, les accusant de participation à un arrêt de travail illicite...

Pour exprimer leur soutien au militant, plus de 330 employés de l'établissement avaient signé une pétition appuyant les propos tenus lors de la réunion, lesquels correspondaient à l'opinion partagée par la plupart des ouvriers. La pétition avait ensuite fait l'objet d'un tract rendant publics les noms de 330 signataires. C'est ce tract " pour la liberté d'expression " dévoilant les noms des salariés solidaires des propos tenus par le militant, qui est l'objet des poursuites.

Ayant été déboutée par deux fois de ses procédures en diffamation contre le délégué, la direction a engagé des procédures de licenciement contre des délégués qu'elle a dans le collimateur. Et depuis quelques semaines plusieurs salariés ont été convoqués à la police, au sujet de cette pétition d'il y a un an.

Air France prétend dans ses publicités " faire du ciel le plus bel endroit de la terre ". Sur terre, les patrons se chargent d'en faire un lieu " encadré " de policiers au service des patrons.

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