Sarkozy à l'usine : "La France qui bosse dur"... et celle qui encaisse les profits02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy à l'usine : "La France qui bosse dur"... et celle qui encaisse les profits

Il est, nous explique-t-on, interdit d'avoir une activité politique à l'intérieur des entreprises, cela figure dans les règlements intérieurs. Mais comment expliquer alors qu'un candidat puisse librement exposer son programme aux ouvriers sur leur lieu de travail ? Sarkozy aurait-il ouvert une brèche en se rendant successivement dans deux entreprises, d'abord en Moselle puis, samedi 28 avril, à l'usine Vallourec-Mannesmann à Saint-Saulve, près de Valenciennes dans le Nord ?

Ne nous faisons pas d'illusions, ce sera toujours aussi difficile et risqué pour un militant ouvrier, représentant les intérêts de ses camarades de travail, de défendre ses idées dans l'usine où il travaille. Par contre, pour un politicien invité par les patrons et qui veille sur leurs profits, il en va tout autrement.

À Valenciennes, Sarkozy a déclaré aux travailleurs réunis pour l'occasion vouloir être le candidat de la " France qui bosse dur " et, ne craignant pas le ridicule dans sa volonté d'en faire toujours plus dans la démagogie, il s'est exclamé d'un ton lyrique : " Les usines, c'est beau, c'est utile, il y a du bruit, ça vit, il n'y a personne qui se sent seul ". C'est sûr que la vie en usine, le bruit, les cadences, les risques, la fatigue accumulée et les bas salaires, ça le connaît !

Mais lorsqu'il a renouvelé sa proposition de " travailler plus pour gagner plus ", il n'a pas rencontré un franc succès auprès des travailleurs. Un syndicaliste CGT l'a alors interpellé en lui demandant : " C'est quand qu'on va travailler plus ? ", expliquant que les ouvriers travaillaient déjà quarante heures par semaine et que les heures supplémentaires n'étaient pas payées, mais récupérées.

Il est à prévoir que la tournée des usines entreprise par Sarkozy prendra fin brutalement avec les élections, et qu'aucun travailleur n'aura plus guère l'occasion de lui dire en face ce qu'il pense de son programme dirigé contre les conditions de vie et leurs salaires.

Partager