Représentation proportionnelle. Ils en parlent...02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Représentation proportionnelle. Ils en parlent...

Dans son grand show à Paris-Bercy, Nicolas Sarkozy s'est engagé, s'il est élu, " à réunir toutes les forces politiques et à discuter avec elles de la possibilité d'introduire un peu de proportionnelle au Sénat ou à l'Assemblée nationale sans créer le risque d'une instabilité qui serait désastreuse ".

Il y a quinze jours, pourtant, le bras droit de Sarkozy, Brice Hortefeux, évoquait l'idée d'une " dose de proportionnelle " pour les législatives de 2012, concernant, très modestement, 60 sièges de députés sur 577 ! Sarkozy, qui ne proposait alors le scrutin avec dose de proportionnelle que pour le Sénat, désavoua Hortefeux en faisant l'éloge du système majoritaire capable de " mettre la République à l'abri des combinazione ".

Instabilité, combines : on charge ainsi de tous les maux la représentation proportionnelle pour mieux la repousser ou la limiter. Quant à prétendre que cela empêcherait des combinaisons politiciennes, ce n'est pas ce qui manque au sein des grands partis, à commencer par l'UMP.

Le récent revirement de Sarkozy est-il " une perche tendue au Front National ", comme l'a fait remarquer Ségolène Royal, ou aux électeurs de l'UDF, dont certains, présents au meeting, ont acclamé cette proposition ? Ou les deux ?

En tout cas, une chose est sûre : cette promesse de représentation proportionnelle revient régulièrement dans les propositions de différents partis, en période électorale, et toujours envisagée de façon limitée et soigneusement dosée.

Ségolène Royal propose une " dose " de 120 députés élus à la proportionnelle, soit un peu moins d'un cinquième de l'assemblée ; François Bayrou dit souhaiter que 50 % des députés soient élus au scrutin majoritaire et les autres à la proportionnelle, avec une barre à 5 % des voix. Sarkozy parle de consulter les partis. Il l'a fait naguère, avant la modification du mode de scrutin pour les élections régionales et européennes. Sur ce, le gouvernement Chirac Raffarin, auquel il appartenait, modifia le découpage électoral pour les européennes, augmenta le seuil permettant de se maintenir au second tour, pour les régionales, et la réforme aboutit à ce qu'il n'y ait plus de représentation d'extrême gauche.

Quel sera le prochain mode de scrutin pour les élections de 2012, car, bien sûr, pour 2007 rien ne changera ? Bien difficile à dire ; en tout cas, ni la gauche ni la droite n'ont envie d'instaurer la seule mesure qui soit moins injuste : la proportionnelle intégrale, qui donne à un parti politique un pourcentage de sièges correspondant au pourcentage de voix qu'il représente dans l'ensemble du corps électoral.

Partager