PSA Mulhouse : Suicide au travail02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Mulhouse : Suicide au travail

Jeudi 19 avril, un salarié âgé de 51 ans s'est pendu dans un local technique de l'atelier de Mécanique. Une enquête de gendarmerie est en cours.

La direction du site de production n'a pas attendu les résultats de cette enquête pour, dès le lendemain, affirmer dans la presse que " tous les éléments objectifs font ressortir qu'il était satisfait de sa mission et qu'il était apprécié de sa hiérarchie ". Elle a même eu le cynisme de préciser que l'ouvrier avait bénéficié d'une augmentation et d'une promotion ces deux dernières années.

Voulant répondre aux critiques de la CGT, qui dénonce la mise en place d'une nouvelle organisation du travail basée sur la recherche de gains de productivité, la direction a affirmé que ce salarié travaillait de manière " autonome ", comme si le fait d'être metteur au point lui permettait d'exercer son travail sans aucune pression et sans aucun stress !

Dans les ateliers, les salariés ont été choqués en apprenant ce suicide. Pour beaucoup d'entre eux, ce n'est sûrement pas un hasard s'il a choisi de mettre fin à ses jours sur son lieu de travail. Quant à l'attitude et aux propos de la direction laissant entendre que ce suicide n'aurait que des causes personnelles, ils ont suscité de l'indignation.

Ce suicide intervient après plusieurs autres : au Technocentre de Renault, sur le site PSA de Charleville-Mézières, à la Sodexho, à la centrale EDF de Chinon, pour ne citer que les cas rapportés par la presse et où, dans la majorité des cas, ces salariés qui ont mis fin à leurs jours l'ont fait pour des problèmes liés au travail.

Dans tous ces cas, comme dans bien d'autres (puisque les médecins de l'INRS affirment qu'au moins un suicide par jour serait lié au travail), ce sont les directions d'entreprise, la pression qu'elles exercent sur les salariés, la recherche constante d'un maximum de productivité, les harcèlements de toute sorte qu'elles exercent sur les salariés qui conduisent à des gestes irrémédiables dont elles sont au premier chef responsables.

Partager