Plasty - Roubaix (Nord) : Les licenciements sous-traités02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Plasty - Roubaix (Nord) : Les licenciements sous-traités

L'usine Plasty de Roubaix produit des pièces plastiques pour les équipementiers automobiles comme Vistéon, Faurécia, Plastic-Omnium. Aujourd'hui, l'usine est déclarée en faillite mais les 92 salariés jetés à la rue se mobilisent.

En 2005, Plasty s'appelait Engiplast. L'entreprise qui appartenait alors à la famille de patrons du textile Flipo a connu un premier redressement judiciaire. En mars 2006, elle a été louée à Karsit, société de métallurgie pour l'automobile de la République Tchèque ; en fait, Flipo sous-traitait à Karsit les licenciements et le démantèlement de l'usine.

Karsit a réduit les effectifs de 171 à 92 salariés, en maintenant le plus possible la production, puis a fini par l'asphyxier en détournant les commandes et surtout les règlements des factures vers la maison-mère tchèque. L'usine s'est retrouvée en faillite et les responsables de Karsit ont disparu.

Lassés des promesses de reprise, les salariés ont occupé l'usine en mettant à l'abri un stock de pièces, de moules et de machines qui représenterait plus d'un million d'euros. Ne se faisant pas d'illusions sur leur avenir, ils voulaient au moins obtenir une prime extra-légale de licenciement ainsi que des congés de conversion.

Vendredi 27 avril les travailleurs de Plasty sont allés à l'usine de Vistéon de Gondecourt (59) puisque Vistéon est leur principal client. Ils ont été très bien accueillis par les salariés de Vistéon, eux-mêmes confrontés à des menaces de licenciements.

Finalement, le soir même, un accord a été conclu entre les délégués et les clients de Plasty, c'est-à-dire Vistéon, Faurécia et Plastic Omnium : une prime de 15 000 euros par salarié serait versée en échange des stocks. Mais les salariés méfiants continuent d'occuper et réclament toujours des congés de conversion

Derrière des repreneurs-bidon comme Karsit, ce sont bien les grands équipementiers et constructeurs automobiles qui décident de la vie de milliers de salariés, rien que dans la région.

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