Peugeot-Citroën - 4 800 suppressions d'emplois prévues : La famille Peugeot en veut plus encore02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot-Citroën - 4 800 suppressions d'emplois prévues : La famille Peugeot en veut plus encore

Le 9 mai, au prochain comité central des comités d'établissements, Christian Streiff, le PDG du groupe automobile PSA, présentera son plan de 4 800 suppressions de postes en 2007 sur la partie automobile du groupe (PCA) qui compte 85 000 salariés en France. Cette réduction se répercutera forcément sur les sous-traitants et équipementiers.

Ces suppressions sont particulièrement scandaleuses car le groupe est florissant. Depuis dix ans, il accumule des bénéfices approchant ou dépassant annuellement le milliard d'euros. Pour les seules cinq dernières années, cela fait sept milliards d'euros. En 2006, le groupe a choisi de faire apparaître moins de profits, ayant dû payer des indemnités à 2 300 salariés pour la fermeture de l'usine de Ryton en Grande-Bretagne. Il n'est resté cette année-là " que " 176 millions d'euros de bénéfices, ce qui n'a pas empêché le PDG de verser aux actionnaires la même somme que l'année précédente, soit 317 millions... en prenant sur les réserves donc ! Mais ils en veulent plus et ils s'empressent de convaincre la presse que le groupe va mal, les ventes stagnent et qu'il est normal d'appliquer ce plan.

Parmi les remarques publiées dans la presse boursière, on pouvait lire : " Les investisseurs ont applaudi à l'annonce de Streiff, faite dans une période électorale, d'un plan de suppressions de postes... même si certains auraient préféré des mesures plus drastiques... les suppressions de postes ne touchent que 3,4 % des effectifs mondiaux " (agence Dow Jones). La vente des Peugeot Citroën a cependant augmenté de 1 % au niveau mondial. D'ailleurs, le chiffre d'affaires de ce trimestre a augmenté de 6,5 % par rapport à celui de 2006, et ce, malgré la grève de l'usine d'Aulnay en mars. Pour la banque du groupe, c'est du 10 % de mieux. De toute façon, dans le milieu des capitalistes et autres boursicoteurs, les annonces de suppressions de postes de travail visent à faire monter la valeur des actions à la Bourse... Ce qui arrange encore les affaires de PSA. En tout cas, l'argent ne manque pas !

Le plan prévoit aussi une augmentation de la production, ce qui conduira à une augmentation de la productivité pour les salariés qui resteront.

Si le plan prévoit que les suppressions d'emplois ne toucheront pas les ouvriers de fabrication, elles toucheront à égalité les ouvriers professionnels (1 800 postes supprimés), les employés, techniciens, agents de maîtrise (ETAM) 1 800 postes supprimés. Les cadres aussi sont concernés par 1 200 postes supprimés. Ainsi, ceux qui, parmi les cadres et agents de maîtrise croyaient la direction quand elle leur faisait croire qu'ils étaient des catégories protégées, ne sont pas épargnés. Ils sont même plus touchés en proportion que les ouvriers.

Les départs sont prévus en licenciements " volontaires " avec incitations par des primes. Ce que les licenciés toucheront pourrait aller de 6 à 24 mois de salaire, tout compris. Une mesure qui va entraîner pressions, chantages et mensonges pour tenter de se débarrasser de travailleurs. Et les jeunes auront du mal à se faire embaucher. Il sera d'autant plus important de se serrer les coudes pour résister ensemble et imposer de prendre dans la caisse des profits pour les embauches et les salaires. Ceux d'Aulnay qui se sont battus pendant six semaines les mois derniers ont montré qu'il est possible de réagir collectivement et de constituer une force pour ne pas subir cette logique inacceptable.

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