La troisième manche sur notre terrain, dans les entreprises et dans la rue02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Tribune de la minorité

La troisième manche sur notre terrain, dans les entreprises et dans la rue

C'est un spectacle assez pitoyable que celui des deux candidats restés en lice pour le deuxième tour de la présidentielle, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy rivalisant pour amener François Bayrou de leur côté. Sarkozy a la partie belle car l'ancien ministre Bayrou, actuel chef du parti rassemblé par Giscard d'Estaing en 1978, appartient sans conteste à la droite et est un compère de longue date. Il a déjà dans sa manche le gros des députés de l'UDF qui veulent assurer leur réélection aux législatives, avec les voix de l'UMP.

Ségolène Royal, elle, a de plus gros efforts à faire ! Elle a donc retaillé son " pacte présidentiel " aux mensurations de Bayrou. Elle a laissé entendre que l'UDF pourrait avoir de bonnes places dans un gouvernement de cohabitation. Et elle a décroché un tête-à-tête courtois avec Bayrou ! Ce qui n'empêche pas Bayrou de continuer à se faire désirer...

Ceux qui espéraient, avec Ségolène Royal, " chasser la droite ", peuvent se convaincre du contraire. Le 6 mai prochain, les électeurs n'ont plus le choix qu'entre un candidat franchement de droite et une candidate acoquinée avec. Autant dire pas de choix du tout puisque l'un ou l'autre présideront à une politique qui ne répond en rien aux besoins des travailleurs, des chômeurs ou de la jeunesse.

C'était déjà patent avant le premier tour, où Ségolène Royal comme Nicolas Sarkozy, tous deux déjà ministres, avançaient des programmes se ressemblant comme deux gouttes d'eau, ne contenant aucune mesure qui puisse améliorer le sort des classes populaires. Bien sûr, Sarkozy sort à peine d'un des gouvernements les plus durs contre les pauvres. Le souvenir est frais, en particulier de ses passages au ministère de l'Intérieur. Et nous comprenons tous ceux qui voudraient l'empêcher d'être élu le 6 mai. Nous comprenons donc tous ceux qui vont aller voter pour Ségolène Royal, pour beaucoup à contre coeur car ils n'ont aucune illusion sur elle, mais qui se disent n'importe qui sauf Sarkozy. Nous sommes bien sûr solidaires de leur rejet de Sarkozy.

Mais l'élection de Royal ne serait pas un moyen ni de faire avancer leurs aspirations ni d'aider leurs combats. Elle n'a pris aucun engagement précis : ni sur l'augmentation des salaires ou du smic, ni sur la fin du chômage ou de la précarité, ni sur la réquisition des logements vides, ni même sur la construction de nouveaux logements, et pas plus sur l'arrêt des expulsions ou la régularisation des sans papiers. Elle n'est pas revenue sur son projet d'alourdir les horaires des enseignants et elle confirme que les jeunes délinquants seront confiés aux bons soins des militaires, etc.

Non décidément, ce n'est pas du résultat du deuxième tour, ni de notre vote en faveur de Royal ni de notre abstention dimanche prochain, que dépend notre sort. En revanche, il dépendra de la capacité de ceux qui vont quand même voter Royal comme de ceux qui n'en prendront même pas la peine et s'abstiendront, à engager ensemble la riposte, pas dans les urnes mais par des grèves et dans la rue.

Un " troisième tour social " est-il proche ? Jacques Chérèque, dirigeant de la CFDT, le craint et... le dénonce à l'avance ! Cela reviendrait " à contester le résultat des urnes " ! Dans les hautes sphères syndicales, il n'est probablement pas le seul à en penser autant et à ne jurer que par la rencontre au sommet que Ségolène Royal comme Nicolas Sarkozy ont promise aux confédérations syndicales, pour leur faire entériner tout ou partie des sales coups contre les retraites, la santé, les salaires et l'emploi.

Mais les travailleurs, quoi qu'en pensent ce type de bureaucrates, doivent se faire entendre. Une mobilisation d'ensemble sera nécessaire, contre Royal comme contre Sarkozy et le capital dont ils défendent tous les deux les intérêts, pour imposer les principales mesures d'un plan d'urgence correspondant aux besoins de la population : augmentation de 300 euros mensuels pour tous, smic à 1500 euros net tout de suite, interdiction des licenciements, réquisition des logements vides, arrêt des expulsions, des papiers pour tous, et pour assurer tout cela, le contrôle ouvrier et populaire sur les entreprises et l'administration publique.

Éditorial des bulletins d'entreprises " l'Étincelle " édités par la Fraction du 30 avril 2007

Convergences Révolutionnaires n° 50 (mars-avril 2007)

Bimestriel publié par la Fraction

Dossier : LES RICHES, comment, toujours plus riches, ils raflent toute la mise.

Articles : Notre campagne pour Arlette Laguiller - Salaires : 300 euros pour tous et smic à 1 500 euros net tout de suite - Enseignement : les nouvelles saignées - Renault : suicides au Technocentre de Guyancourt - Bolivie : Morales entre révolte populaire et pression de la bourgeoisie réactionnaire -

Brésil : licenciements et répression syndicale chez Volkswagen - Iran : arrestations d'enseignants.

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