À l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), le personnel soignant des Urgences continue son mouvement de grève (mais tous " assignés ", c'est-à-dire réquisitionnés, vu le manque criant d'effectifs).

Et depuis mercredi dernier les personnels ouvriers, qui faisaient jusque-là des débrayages, ont décidé de monter aussi le ton en se déclarant en grève. En réalité, comme le personnel des Urgences, ils continuent à assurer l'essentiel de leur service nécessaire au fonctionnement de l'hôpital. Mais il n'empêche que dans l'hôpital, ce sont des assemblées permanentes, des discussions avec le reste du personnel et la participation nombreuse aux actions, comme à la manifestation du jeudi 26 avril des ouvriers de l'ensemble des hôpitaux de Paris (AP-HP).

La directrice de l'hôpital a senti un vent de colère, le lendemain, lorsqu'après avoir reçu les grévistes des Urgences, pour ne rien leur proposer, elle a vu s'inviter dans la salle de réunion les personnels ouvriers, venus à une trentaine. Si leurs revendications essentielles sont celles avancées par les syndicats sur l'ensemble de l'AP-HP concernant la réforme de leurs statuts et, par-delà, les problèmes de salaires et de multiplication d'emplois précaires, leur colère vient aussi des conditions de travail et du sous-effectif permanent à Avicenne. Un poste de serrurier supprimé ? C'est normal, répond la directrice, on l'a " redéployé " vers la sécurité incendie qui manquait de monde. Un poste manquant au standard d'appel des services techniques ? Je découvre, dit-elle, on ne peut pas tout savoir sur un hôpital de plus de 2 000 personnes... Et tout à l'avenant, pour confirmer qu'il s'agit de la politique générale de réduction de postes de l'AP-HP.

De quoi faire monter encore le mécontentement d'un cran et souligner la similitude des problèmes que rencontrent tous les services de l'hôpital.