États-Unis : Guéguerre au Congrès pour mieux continuer la guerre02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Guéguerre au Congrès pour mieux continuer la guerre

Le 1er mai 2003, George Bush triomphant annonçait depuis le porte-avions Abraham Lincoln " la fin des principales opérations de combat en Irak ". Aujourd'hui, quatre ans après, la sale guerre fait toujours rage et, malgré l'opposition grandissante dans le pays, George Bush a décidé de l'intensifier encore. Et il a annoncé qu'il s'apprête à mettre son veto sur la loi que viennent d'adopter la Chambre des représentants et le Sénat, qui conditionne les crédits pour la guerre à un calendrier de retrait des troupes.

En novembre dernier, les électeurs ont donné une large majorité aux Démocrates, par rejet de la politique de Bush en Irak. Mais le Parti Démocrate préfère jouer sur ce rejet de la guerre dans l'opinion publique sans pour autant se donner les moyens d'y mettre fin, en attendant les élections présidentielles de 2008. Ainsi ils font mine de s'opposer à la guerre tout en laissant Bush et les Républicains continuer à se déconsidérer. Et de mois en mois la guerre continue, avec son cortège de morts et de destructions.

Tout en faisant de grandes déclarations de protestation, les Démocrates ont laissé Bush envoyer depuis janvier quelque 20 000 soldats supplémentaires. Ils viennent de voter le budget supplémentaire de 124 milliards de dollars que Bush réclamait pour la guerre. Ils ont assorti ce vote, il est vrai, d'une demande de retour des troupes, non pas immédiatement mais à partir du 1er octobre 2007, avec pour objectif non contraignant le retour de l'essentiel des troupes d'ici le 31 mars 2008. Ce dont Bush ne veut pas entendre parler.

S'il met son veto, les Démocrates proposeront une nouvelle loi, moins " contraignante " encore pour Bush. Et la guéguerre politicienne connaîtra de nouvelles escarmouches, qui n'empêcheront nullement Bush de mener sa politique criminelle en Irak.

Malgré l'image que les Démocrates veulent maintenant donner d'eux, ils sont bel et bien complices de cette politique qu'ils ont approuvée naguère et qu'ils font mine de désapprouver maintenant. Bien que majoritaires et portés au pouvoir par l'opposition à la guerre qui grandit dans la population, ils se refusent à utiliser les moyens à leur disposition pour mettre un terme à cette guerre : des moyens parlementaires qui peuvent aller jusqu'à la destitution du président, et encore moins des appels à la mobilisation populaire contre la guerre. La seule perspective qu'ils cherchent à offrir à la population, c'est de bien voter en novembre 2008, puis d'attendre encore six mois que le nouveau gouvernement agisse... Et pendant les deux ans qui viennent, au moins, la guerre continuera à engendrer son cortège d'horreurs !

Seule la colère de la population pourrait bouleverser ce jeu de dupes, dans lequel ni les massacres perpétrés contre la population irakienne, ni les victimes parmi les soldats américains n'entrent en ligne de compte.

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