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Dans les entreprises
Airbus : Les sacrifices à sens unique pour les ouvriers, ça suffit !
Vendredi 27 avril se tenait au siège d'Airbus à Toulouse une réunion du Comité européen. Lors de cette réunion la direction d'Airbus a confirmé que 2 300 emplois seraient supprimés sur les sites Airbus de Toulouse, ainsi que 964 au siège (appelé " Central Entity " à Toulouse), 369 à Saint-Nazaire, 295 à Nantes et 192 à Méaulte. En Europe, près de 4 000 postes seraient également supprimés (2 317 à Hambourg, 1 095 à Filton Grande-Bretagne et 334 à Getafe Espagne).
Rappelons que ces annonces de suppressions d'emplois se font dans un contexte où le carnet de commandes est plein avec 2 533 avions en commande fin 2006, et où les rythmes de travail imposés aux salariés d'Airbus comme de la sous-traitance sont en constante augmentation.
Lagardère, un des actionnaires d'EADS-Airbus, pouvait se pavaner au meeting de Sarkozy à Paris, lui qui a ramassé pour sa part 300 fois plus que le parachute doré de Forgeard en vendant une partie de ses actions l'année dernière. EADS fait des profits, et les actionnaires peuvent prétendre cette année encore à un dividende de 12 centimes d'euro par action malgré les provisions réalisées pour payer les retards de production.
Lors de cette réunion du Comité européen, il n'a pas été question des primes d'intéressement et de participation dérisoires qui ont mis le feu aux ateliers. Mais après les suppressions d'emplois inscrites au plan " Power 8 ", tout comme les indemnités de départ faramineuses de Noël Forgeard, ou les rumeurs concernant sa retraite dorée, l'annonce de la suppression de ces primes a été ressentie comme une provocation.
La presse s'est fait l'écho des rémunérations que touchent les membres du Conseil d'administration, ces onze personnes qui décident, pour les intérêts des gros actionnaires, des conditions d'emploi, de travail de dizaines de milliers de travailleurs. Chacun toucherait annuellement une partie fixe de 30 000 euros et une part variable de 50 000 euros. Quant aux jetons de présence, le fait de s'asseoir à une réunion leur rapporte à chacun 5 000 euros (10 000 euros pour le président de réunion). C'est par exemple ce qu'ils ont touché chacun, lorsqu'ils ont décidé de supprimer des milliers d'emplois.