Accident mortel dans le port de Gênes : La seule réponse, c'est la grève générale02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Accident mortel dans le port de Gênes : La seule réponse, c'est la grève générale

Le 13 avril, dans le port de Gênes, un énième accident mortel a eu lieu. Voilà comment cela peut se produire : les travailleurs sont contraints à faire des heures supplémentaires, voire à doubler leur équipe, pour arriver à obtenir un salaire décent. Les heures de travail commencent à se faire sentir. Ils doivent faire seuls une tâche qui demanderait normalement la présence de deux ou trois travailleurs. Alors qu'ils chargent les marchandises, les dockers doivent descendre du chariot pour contrôler et enregistrer un code, ils remontent ensuite sur le chariot jusqu'au jour où, comme cela s'est produit cette fois, quelque chose tourne mal et qu'un magasinier de 34 ans, employé de Forest, une entreprise de fret qui gère une zone du port, soit écrasé par une balle de cellulose de 200 kilos.

Immédiatement une grève de vingt-quatre heures a été décidée dans le port de Gênes, qui en dix ans a été le théâtre d'au moins 30 accidents mortels. La douleur, la rage et la détermination des dockers face à ce qu'ils considèrent comme un énième assassinat a contraint les syndicats à appeler le lendemain à une grève nationale dans les ports.

Il aura fallu attendre un accident, et la riposte décidée des travailleurs, pour que des promesses d'un meilleur contrôle des conditions de travail soient faites. Mais, on le sait, le respect des règles de sécurité a un coût et il dépend du monde du travail et des responsables syndicaux de les faire respecter.

Le niveau d'insécurité a augmenté de façon démesurée dans les ports, parallèlement à l'éclatement croissant des activités portuaires. Ce sont maintenant de petits mondes différents, dans lesquels prévalent des conditions de travail tout aussi différentes, et où il est de plus en plus difficile de savoir comment on travaille, ne serait-ce que quelques centaines de mètres plus loin.

Cette fragmentation du monde du travail est impressionnante, et complètement irrationnelle s'agissant d'un même périmètre d'activités comme celui du port. Elle n'amène rien d'autre qu'une aggravation des conditions de travail et un affaiblissement de la force revendicative des travailleurs. C'est bien pourquoi les règles devraient être les mêmes dans chaque port et dans tous les ports, selon des accords et des conventions collectives nationales.

Il n'y a qu'une façon de les imposer, qu'un seul langage pour convaincre les patrons de les appliquer : les grèves et la mobilisation. Des grèves et des mobilisations comme celles que les travailleurs des ports ont décidées face à cette énième tragédie pour tenter de faire qu'elle soit la dernière.

Article extrait du journal de nos camarades italiens L'Internazionale n° 69 mai 2007

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