Accessoire Diffusion - Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) : Encore une fermeture d'usine de chaussures02/05/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/05/une2022.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Accessoire Diffusion - Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône) : Encore une fermeture d'usine de chaussures

Les soixante-trois salariés de l'usine Accessoire Diffusion, à Saint-Symphorien-sur-Coise, viennent d'apprendre la fermeture de leur usine de fabrication de chaussures de luxe.

Il y avait déjà eu deux dépôts de bilan, en 1997 et 2002, et à chaque rachat les effectifs avaient diminué. En 2002, une holding avait acheté cette usine deux fois centenaire (elle chaussait les armées de Napoléon !) et la municipalité avait mis à sa disposition des locaux neufs dans une petite zone industrielle.

Mais le 31 janvier 2007 la direction a de nouveau déposé le bilan, invoquant des " problèmes de trésorerie " que le directeur général attribue à un " conflit qui l'oppose à un ex-dirigeant ". L'entreprise a été mise en observation jusqu'au 31 juillet mais, sans attendre cette date, un appel d'offres a été lancé, avec comme perspectives la liquidation ou la cession de l'entreprise. Le 18 avril, les salariés ont appris que l'usine fermait. Le directeur a fait cesser la production, malgré des carnets de commandes pleins.

La direction prétend être en déficit, mais elle avait dû préparer son coup de longue date puisqu'elle avait pris soin de séparer la production de l'aspect commercial (magasins de vente et marque), comme cela s'était déjà fait à Romans pour Jourdan et Kélian.

Les salariés, en majorité des femmes, ont été très choqués : beaucoup sont entrées dans cette usine à 16 ans, elles ont entre quinze et trente ans d'ancienneté et n'ont jamais travaillé ailleurs.

Mercredi 25 avril, la plupart des salariés sont partis manifester sur le marché de Saint-Symphorien en criant " Nous voulons du travail ", pour informer la population et ils ont envahi le hall de la mairie afin d'être reçus par le maire, qui n'avait pas encore daigné venir les voir.

Jeudi 26 avril, le tribunal de commerce a accepté le seul repreneur qui s'était manifesté : le groupe Vivarte, un des leaders de la distribution de vêtements et chaussures, qui possède 2 500 magasins et 15 marques, dont André, Minelli, la Halle aux chaussures, Caroll, Kookaï, Nafnaf, etc. Il achète la marque et supprime 58 emplois sur 63.

Aux ouvrières licenciées il propose des FNE et fait miroiter des places de vendeuses dans ses magasins de chaussures ou des reconversions. Mais pour celles qui retrouveront du travail, ce ne sera pas dans cette petite commune isolée des monts du Lyonnais : il leur faudra faire des kilomètres en voiture pour aller travailler à Saint-Étienne, à Givors ou à Lyon.

Les chaussures Accessoire Diffusion sont vendues plusieurs centaines d'euros, mais la direction trouvait que les ouvrières payées au smic qui les fabriquaient lui coûtaient encore trop cher. Désormais elles seront fabriquées probablement en Asie, comme 45 % des produits vendus par Vivarte, par des ouvrières sous-payées et peut-être même par des enfants, comme le font remarquer avec indignation les salariées licenciées.

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