Paris 11e : Des parents s’engagent dans la défense des sans-papiers31/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1974.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Paris 11e : Des parents s’engagent dans la défense des sans-papiers

À Paris, dans le 11e arrondissement, la mobilisation des parents de l'école Parmentier en soutien à la famille africaine Diabate, sans papiers, ne faiblit pas. Après avoir été reçue le 9 mai à la Préfecture, elle est à nouveau convoquée le 20 juin et des membres du comité de soutien l'accompagneront de nouveau.

À la manifestation centrale du 13 mai contre les lois anti-immigrés, il y avait une vingtaine de parents avec de nombreux enfants derrière une banderole: «Écoles du 10 et 11e avec les sans-papiers».

Depuis, de nouvelles familles en situation irrégulière se font connaître et reçoivent le soutien des parents. Ainsi dans cette même école Parmentier, une seconde famille africaine a demandé le soutien du comité. Un parent avocat a vérifié les documents des parents prouvant leur présence en France depuis plus de dix ans. Le mari possédait simplement jusqu'ici une Autorisation provisoire de séjour (APS) de trois mois qui donne le droit de rester temporairement en France, mais pas celui de travailler ni de prétendre à des allocations sociales.

En quelques jours, des parents ont réuni 300 signatures d'adhérents à ce nouveau comité de soutien. Une dizaine d'entre eux ont accompagné cette famille à la Préfecture le lundi 22 mai. Convoqués à 10heures dans la salle «Afrique Maghreb», ils ont attendu avec le couple pendant quatre heures. Dans cette salle, s'il y a une dizaine de guichets, seulement la moitié sont ouverts et à l'heure du déjeuner, il n'en reste que deux d'ouverts. Les demandeurs de titre de séjour doivent donc patienter, les toilettes à proximité sont fermées. Les parents présents ce jour ont été convaincus que cela est fait exprès pour décourager les immigrés de venir demander des papiers.

Après qu'une employée eut épluché le dossier de la famille pour chaque année depuis 1996, le couple et ses soutiens ont eu le soulagement d'apprendre que le dossier était enfin accepté, après douze ans de précarité! Après paiement de 70 euros chacun pour des timbres fiscaux, ils ont obtenu un récépissé donnant le droit de travailler légalement dans l'attente de la carte de «vie privée et familiale» d'un an. Ils devront auparavant se rendre le 23 juin à une visite médicale et payer encore pour cela... 220 euros.

La solidarité a donc permis une victoire. Dans le même quartier, d'autres parents se mobilisent comme ceux d'une école voisine, «Les trois bornes», où deux familles connues sont également menacées d'expulsion. Le lundi 29 mai a eu lieu une manifestation pour une famille de sans-papiers de l'école Pivert, toujours dans le 11e, qui a regroupé 150 personnes.

De telles mobilisations doivent se multiplier pour s'opposer aux milliers d'expulsions programmées par Sarkozy à la fin de la période scolaire, fin juin.

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