Maladies professionnelles : Derrière les chiffres en hausse, l’exploitation31/05/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/06/une1974.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Maladies professionnelles : Derrière les chiffres en hausse, l’exploitation

Le 24mai, le ministère du Travail a publié le bilan 2005 des conditions de travail, qui porte sur l'évolution des maladies professionnelles entre 2003 et 2004. Celles-ci sont en augmentation: 44614 cas recensés, contre 41000 l'année précédente, soit une progression de 7%.

En 1996, le ministère ne dénombrait que 13000 maladies professionnelles. Depuis, de nouvelles maladies ont été prises en compte. À 69%, il s'agit de troubles périarticulaires des poignets, des coudes, des épaules, conséquences des gestes répétitifs imposés par une exploitation accrue. Et, pour 14%, on recense des maladies liées à la présence d'amiante. Dans ce dernier cas, le ministère a recensé 510décès, soit une progression de 24%. Lors de la présentation de ce rapport, le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, a annoncé quelques mesures, comme doubler le contrôle sur les chantiers de désamiantage. En 2005, sur 784chantiers visités, 67% étaient en infraction.

Si le nombre d'accidents mortels du travail continue de diminuer, en revanche celui des accidents graves a progressé de 6,2%, soit 51789 cas recensés.

Cette hausse est contradictoire avec la baisse du nombre d'accidents avec arrêt de travail: 692363 accidents contre 721000 l'année précédente, soit une diminution de 4%. Mais cette anomalie découle probablement des pressions exercées par les patrons pour que certains accidents du travail ne soient pas déclarés. Les employeurs cherchent ainsi à éviter une augmentation du taux de leur cotisation «accident» à la Sécurité sociale. Mais il est plus difficile de ne pas déclarer les accidents graves.

En tout cas, ces chiffres mesurent la dégradation des conditions de travail, accentuée ces dernières années par la diminution des effectifs et le développement du travail précaire. En effet, ce sont des travailleurs connaissant plus mal les risques encourus, ce qui augmente leurs risques d'être un jour victimes d'un accident du travail.

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