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Leur société
ISF : La richesse détaxée
Examinant le projet de budget 2005, la commission des finances de la Chambre des députés a adopté plusieurs amendements visant à l'allégement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui taxe -faiblement- les grandes fortunes. L'un d'eux envisageait de ne pas prendre en compte, dans l'estimation de cette fortune, la résidence principale des riches.
Le prétexte avancé est que, les prix de l'immobilier ayant flambé depuis la dernière réévaluation du barème en 1997, cela réévaluait d'autant la fortune des bienheureux propriétaires et, du coup, cela augmentait l'impôt à payer et faisait passer de 180000 en 1997 à 300000 aujourd'hui les contribuables assujettis à l'ISF.
Cela fait longtemps que la droite affiche son intention de supprimer l'ISF. Non qu'il dépouille beaucoup les riches mais, pour les politiciens de droite, il s'agit avant tout de rassurer tous les bourgeois, qui veulent en payer le moins possible.
Le gouvernement a crié "casse-cou" à destination de sa majorité et a invité les députés de l'UMP à ne pas tomber dans ce "piège politique". Car si le gouvernement a la même compassion envers les riches que les membres de sa majorité -d'ailleurs il le montre presque chaque jour-, il craint que l'allégement de l'impôt sur la fortune soit considéré comme un geste de plus en direction des plus favorisés et qu'il en subisse les conséquences au plan électoral. Ce n'est pas le geste qu'il regrette, mais qu'il soit trop voyant et trop choquant. On peut douter que son avertissement ait été sincère. En tout cas il a été sans effet, pour le moment.