États-Unis : Contre Bush et Kerry !21/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1890.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Contre Bush et Kerry !

Dans le numéro du bimensuel The Spark (L'Étincelle), les militants trotskystes américains qui l'animent prennent ainsi position sur la prochaine élection présidentielle américaine.

"Pourquoi les sondages ne prédisent-ils pas que Bush va perdre les élections de façon accablante ?

Pourquoi ne montrent-ils pas que les Républicains seront balayés du pouvoir pour la manière dont ils nous ont fait payer cette sale guerre sanglante en Irak, une guerre à laquelle s'oppose la majorité de la population ?

L'administration Bush a accordé des super-baisses d'impôts et des aides aux riches et aux grandes entreprises, au détriment de la population laborieuse.

Et Bush a imposé des lois encore plus répressives, comme l'inique Patriot Act, avec ses rafles, ses arrestations, et l'emprisonnement sans procès de milliers de personnes.

La politique de Bush a pénalisé l'ensemble de la classe ouvrière et une partie de la classe moyenne, c'est-à-dire la grande majorité de la population.

Alors, pourquoi l'élection va-t-elle se jouer de façon si serrée? Pourquoi les sondages ne montrent-ils pas une grande majorité de personnes avides de voter pour Kerry le 2 novembre?

Parce que John Kerry et les Démocrates proposent, pour l'essentiel, de poursuivre la même politique que celle imposée par Bush. Kerry et les Démocrates peuvent critiquer la manière dont Bush nous a entraînés dans la guerre d'Irak. Mais Kerry promet ouvertement d'amplifier la guerre, d'envoyer plus de troupes et de bombes pour terroriser les populations irakienne et afghane.

Kerry peut bien critiquer les baisses d'impôts de Bush pour les riches. Mais il ne propose pas d'arrêter d'ouvrir les caisses du gouvernement aux grandes entreprises, que les plus riches possèdent et contrôlent. Au contraire, il promet de mettre en oeuvre encore plus d'exonérations d'impôts pour ces entreprises, répétant ainsi les mensonges de Bush comme quoi les baisses d'impôts créent des emplois.

Kerry peut critiquer Bush pour la manière dont il utilise le Patriot Act, l'espionnage et les provocations du FBI et de la police contre ceux qui protestent contre la politique de Bush, mais Kerry ne propose pas d'abroger ces lois et de museler la police et le FBI.

Kerry et Bush défendent pour l'essentiel les mêmes objectifs. Et la majorité des travailleurs le savent. C'est pourquoi l'élection semble si serrée. La classe ouvrière n'a vraiment aucun choix.

Ignorant ces faits de la vie politique, les dirigeants des syndicats et d'autres organisations argumentent en disant que le plus important est de virer Bush. Ils nous disent que ne pas soutenir les Démocrates, ce serait gâcher son vote.

Certainement pas. Voter pour l'un de ces deux candidats, c'est ça qui serait un gâchis. Voter pour l'un ou l'autre, cela signifie donner notre soutien à la politique qui nous opprime aujourd'hui.

Oui, les travailleurs doivent trouver une manière de faire entendre leur voix aujourd'hui. Mais cela veut dire rompre avec le système d'alternance entre les deux partis qui dominent la vie politique depuis si longtemps. Cela signifie construire une alternative ouvrière. (...)

Si nous souhaitons un tel parti, il faut arrêter de soutenir les Démocrates comme les Républicains. Nous devons cesser de leur donner nos voix. Dans certains États, il y a des partis socialistes qui se présentent, par exemple, le Parti des Ouvriers socialistes (Socialist Workers Party) et le Parti Mondial des Ouvriers (Workers World Party). Ces partis sont peut-être petits, mais ils se placent dans le camp de la classe ouvrière. Nous pouvons leur donner notre voix, pour montrer que nous voulons un parti représentant les ouvriers. Dans d'autres États, nous n'aurons pas ce choix. Mais nous pouvons toujours appuyer sur une machine à voter sans mettre aucun nom.

Mais, de toute façon, ne perdons pas notre vote en le donnant à des partis qui l'utiliseront ensuite contre nous!"

Rappelons qu'étant donné le mode de scrutin aux États-Unis il est très difficile pour des partis minoritaires d'être présents à l'échelle nationale dans l'élection présidentielle. Pour être candidat, il faut pouvoir fournir des signatures dans chacun des États. À titre d'exemple, le Socialist Workers Party sera présent dans quatorze des cinquante et un États. L'autre parti d'extrême gauche mentionné dans l'article ci-dessus, qui avait rompu avec le SWP dans les années cinquante sur des positions maoïstes, est présent lui aussi dans un nombre réduit d'États.

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