Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : Bon à la casse des logements sociaux25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : Bon à la casse des logements sociaux

C'est en scandant ce slogan que plusieurs dizaines d'habitants de la cité des 3 F à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), appelée aussi "cité rouge", sont arrivés mercredi 16 juin à l'espace Grésillons où le maire (PC) accompagné du préfet et des responsables de l'immobilière 3 F, conviait les habitants pour leur faire part des projets d'évolution du quartier.

Depuis quelque temps déjà, l'amicale des locataires mise au courant du projet de démolition de 317 logements sur 600 (dans le cadre de la loi Borloo) avait montré son désaccord total avec cette idée de raser des logements sociaux. Du coup, différentes affiches et calicots sont apparus aux balcons pour exprimer les désaccords.

La réunion animée par un professionnel de France 3 de Saga-Cité commençait par la présentation du projet pour l'ensemble du quartier des Grésillons. Mais elle s'est vite poursuivie par l'intervention des locataires qui ne comprenaient pas pourquoi on allait raser des logements sociaux alors que tout le monde sait bien qu'il en manque.

S'il y a, ou s'il y a eu des trafics de drogue dans la cité, ce n'est pas en supprimant la moitié des logements qu'on va régler le problème. Et surtout, les locataires intervenaient pour parler de leur crainte de ne pas retrouver des conditions de logement équivalentes. S'ils sont au même prix, les logements ne seront-ils pas plus petits ou, à surface équivalente, devra-t-on payer beaucoup plus cher?

Les réponses de la mairie ne semblaient pas satisfaisantes car tout en parlant de 600 nouveaux appartements, il était question de 400 en location et de 200 en accession à la propriété. Et il est clair que la très grande majorité des locataires des 3 F comme d'une grande partie de Gennevilliers n'a pas les moyens d'accéder à la propriété, même si certains payent depuis trente ans un loyer qui a permis largement d'amortir la construction.

Gennevilliers compte déjà 65% de logements sociaux, répondait le maire, et il n'est pas question pour lui de glisser à 66, 67 ou à... 70%. Il est vrai qu'il y a une très grande disparité entre des communes très proches. Mais cela correspond très exactement aux quartiers riches et aux quartiers pauvres. Pourquoi les logements sociaux devraient-ils être synonymes de construction bâclée ou de cité dortoir? Les logements dits "sociaux" de Neuilly (2%) semblent très accueillants et ne dénotent pas avec les autres. Logement social devrait être simplement synonyme de logement pour petits budgets. À charge pour l'État de compenser là où il le faut de façon à ce que les logements soient corrects partout.

La moindre des choses serait de demander l'avis des locataires et de faire les réhabilitations nécessaires en fonction de leur avis. Peut-être faudrait-il mieux raser les logements insalubres qui restent malheureusement sur Gennevilliers plutôt qu'une de ces tours, même si, d'un point de vue architectural, on a déjà vu mieux. Cela ne semble pas être l'avis de la mairie et des pouvoirs publics. Pour les locataires, qui ne veulent pas voir leur situation se dégrader à l'occasion d'une opération de réhabilitation, la lutte est donc plus que jamais nécessaire.

Ils ont donc organisé une conférence de presse mardi 22 juin en présence de plus d'une quarantaine de locataires et attendent de pied ferme la réunion du conseil municipal qui doit se tenir le 23 juin.

Partager