Dans la Vienne : Suppressions d'emplois en cascade25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans la Vienne : Suppressions d'emplois en cascade

Dans la Vienne, la fin de l'année 2003 avait déjà vu l'annonce de près de 300 suppressions de postes chez Michelin à Poitiers, puis d'une centaine d'autres dans le Châtelleraudais. Mais les six premiers mois de 2004 totalisent près d'un millier de pertes d'emplois dans le département. Ainsi, 140 salariés sont licenciés chez France-Champignon, à Châtellerault (de plus, 329 emplois dans les caves liées à cette usine sont menacés), 60 suppressions de postes sont prévues à Autoliv-Isodelta, et la liste comprend Candia, de nouveau Michelin, Schneider-Electric, etc.

Face à cette situation catastrophique pour de nombreuses familles ouvrières, les responsables politiques et les élus, de droite comme de gauche, font assaut de déclarations de soutien aux salariés concernés par ces suppressions de postes. Au-delà de ces prises de position de pure forme, aucun ne propose de contraindre en quoi que ce soit les licencieurs. Bien au contraire, puisque les patrons touchent des aides publiques votées par ces mêmes élus au prétexte de sauver l'emploi (!).

Ainsi, l'usine Autoliv-Isodelta, qui avait déjà bénéficié, il y a quelques années, de subventions publiques indirectes pour son raccordement au réseau de gaz naturel, s'est vu attribuer, en février 2004, 150000 euros de subvention par le Conseil régional au grand complet, droite et gauche confondues. Les dirigeants du fonds d'investissement Butler, quant à eux, qui ont repris France-Champignon, annoncent cyniquement que la fermeture du site de Châtellerault leur fera économiser 2,7 millions d'euros et affichent leur mépris à l'égard de travailleurs qui en sont parfois à leur troisième licenciement. Ceci n'empêche pourtant pas certains membres du tout nouvel exécutif de gauche du Conseil régional de se féliciter du fait que Butler ait touché récemment une aide régionale. Il est vrai que l'un des vice-présidents PS de ce conseil, J-F. Fountaine, patron d'un chantier naval en Charente-Maritime, possède une confortable fortune qui lui a valu d'entrer dans le classement du mensuel Capital...

Les travailleurs ne peuvent décidément compter que sur eux-mêmes pour se défendre. Des mesures comme l'interdiction des licenciements, le contrôle des comptes des entreprises par les travailleurs, la mise à contribution des fortunes personnelles des actionnaires pour garantir les salaires et l'emploi sont des nécessités vitales pour le monde du travail.

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