Avestor, filiale de la grande entreprise canadienne Hydro-Québec, vient d'annoncer son intention d'installer une unité à Châtellerault. Spécialisée dans le domaine des batteries de haute technologie, l'entreprise emploierait à terme 600 salariés, si l'on en croit les pouvoirs publics.

Ces derniers -du maire PS de Châtellerault à Abelin, le vice-président du Conseil général et député de droite- ne sont pas avares de superlatifs pour saluer l'annonce de l'implantation d'Avestor. "C'est de l'émotion", a dit le maire, tandis que le député y a vu une décision "très attendue". Le président des notaires de la Vienne a même confié à la presse que, "depuis quelques mois déjà, des agents immobiliers tournaient autour de Châtellerault, rien que sur des rumeurs".

Pas étonnant que les vautours commencent à rappliquer, car les pouvoirs publics ne se sont pas non plus montrés avares de fonds publics: l'agglomération a en effet annoncé qu'elle consacrerait deux millions d'euros à l'aménagement du site de 40 hectares où doit s'installer l'entreprise.

On ne sait pas si les emplois annoncés seront jamais créés, mais d'ores et déjà l'argent public est mis au service des requins patronaux.

Il y a certes 3000 demandeurs d'emploi recensés dans le châtelleraudais. Mais combien d'emplois auraient pu être conservés si l'on avait interdit les licenciements collectifs qui ont réduit tant de travailleurs au chômage? Et combien pourraient être directement créés pour des tâches utiles à la collectivité si l'on cessait d'arroser le patronat et d'enrichir toujours plus les gros actionnaires?