La direction d'Alstom à La Courneuve en Seine-Saint-Denis espérait qu'elle pourrait mettre en place son plan de 345 suppressions d'emplois sans problème. Il y a bien eu ces dernières semaines quelques réactions des travailleurs, des assemblées, des manifestations, des occupations de bureaux, mais rien qu'elle craigne vraiment. Eh bien, elle s'est réjouie trop vite!

Lundi 8 mars au matin, lors d'une assemblée qui réunissait deux cents travailleurs des trois établissements du site (Rateau, Customer et LCA), la grève a été votée et a démarré le jour même. Une cinquantaine de travailleurs sont allés s'adresser à ceux qui étaient restés au travail dans les bureaux pour tenter de les convaincre de rejoindre la grève. A ceux qui ne le voulaient pas, ils ont demandé de quitter leur poste de travail. Il n'a pas été nécessaire d'argumenter beaucoup pour que la majorité d'entre eux cessent de travailler. Après une seconde "tournée" de ce type, en début d'après-midi, l'usine était vidée.

Le lendemain matin dès six heures, nous étions un petit nombre certes, mais décidés à bloquer la porte et à appeler les travailleurs à nous rejoindre dès leur arrivée. Au bout du compte nous avons été plus d'une centaine à rester devant la porte toute la journée.

La direction a vainement tenté de dresser les non-grévistes contre les grévistes au nom de la "liberté du travail", ce qui ne manque pas de sel au moment où elle va mettre dehors plus de la moitié d'entre nous! Malgré cela, la plupart de ceux qui ne voulaient pas faire grève sont repartis chez eux, sans heurt ni colère.

Le 9 mars au soir, la direction n'avait toujours pas donné signe de vie. Alors, le lendemain matin, chacun s'apprêtait à remettre ça...