SKF – Thomery (Val-de-Marne) : Non à la fermeture de l’usine !03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SKF – Thomery (Val-de-Marne) : Non à la fermeture de l’usine !

Les salariés de SKF-Thomery (Seine-et-Marne) ont appris le 12 novembre que les patrons avaient l'intention de fermer cette unité en février prochain.

Cette usine de roulement à billes de petites tailles emploie 206 salariés -en majorité des ouvriers de production. Elle appartient au groupe suédois de fabrication de roulements à billes qui, depuis ces trois dernières années, affiche des bénéfices records.

Le groupe SKF a annoncé sa volonté de supprimer 1400 emplois dans le monde pour préserver une rentabilité qu'il veut de 10% par an. La rentabilité de l'ensemble de ses trois usines en France (dont celle de Thomery) est de 16,5% pour les neuf premiers mois de l'année 2003. Cela n'empêche pas les patrons d'expliquer que l'usine de Thomery n'est pas assez rentable pour eux.

Dès l'annonce de la décision de fermeture, les ouvriers ont arrêté le travail.

Les élus de la CGT, seul syndicat existant dans l'usine, ont refusé de se prononcer sur le plan que proposent les patrons pour reclasser un tiers de l'effectif sur d'autres sites, en France et en Italie.

Depuis que les ouvriers ont arrêté toute production, ils ont interdit l'accès de l'usine à la direction et aux cadres qui ont refusé de se prononcer contre la fermeture. Ils ont aussi organisé une garde de l'usine par équipe, et ils mènent des actions en direction de la population locale: distribution de tracts, pétitions sur le marché de Fontainebleau et aux portes des usines du secteur touchées, elles aussi, par des licenciements.

Les ouvriers en lutte sont allés rendre visite à la direction de SKF France qui se réunissait avec les syndicats lors d'un comité central d'établissement au centre administratif de Montigny. Ils ont empêché la tenue de ce CCE et ont fait sortir des bureaux les employés présents pour que tous puissent entendre ce qu'ils avaient à dire. La colère et l'émotion étaient grandes.

Lors d'un comité d'établissement, se tenant cette fois-ci à Thomery, les ouvriers en lutte ont fait une haie d'honneur à la direction française du groupe, la forçant à marcher sur les bleus qu'ils avaient étalés au sol pour lui signifier que c'est sur eux et leurs emplois qu'elle marchait. Les patrons n'avaient pas fière allure.

Le 25 novembre les ouvriers ont fait une visite surprise à leurs camarades du site de Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire), plus gros site de production du pays, où la direction propose de reclasser 52 ouvriers de Thomery. Des débrayages de protestation contre les menaces de licenciements ont été organisés par les syndicats ce même jour à Saint-Cyr. Ils ont été dans l'ensemble bien suivis.

A Thomery, d'autres actions étaient envisagées pour les jours suivants, comme d'aller manifester avec d'autres travailleurs des entreprises du département: ces licenciements, dans des entreprises qui, en même temps, annoncent des bénéfices, sont particulièrement scandaleux.

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