Péages et octrois : Retour au Moyen Âge ?03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Péages et octrois : Retour au Moyen Âge ?

Pour tenter de remédier aux embouteillages des centres-villes et aux nuisances diverses qu'ils provoquent, gouvernants et élus évoquent de plus en plus souvent l'instauration de péages ou de taxes. L'exemple a été donné par Londres, où l'accès aux quartiers centraux n'est autorisé que moyennant une taxe de 5 livres (7,30 euros). Du coup il y aurait 16% d'autos en moins et leurs déplacements seraient de 14% plus rapides. Ce qui ne signifie pas grand-chose car, dans les quartiers en question, c'est souvent les piétons qui circulent le plus vite.

Mais s'il est effectivement urgent de décongestionner le centre des grandes agglomérations, il est scandaleux de prétendre y parvenir en régulant l'accès par l'argent. Avec un péage de 50 ou 100 livres, on circulerait encore bien mieux dans le centre de Londres: il n'y aurait plus que les voitures des richards. mais les banlieusards qui viennent y travailler s'entasseraient encore davantage dans des trains et des métros bondés et en mauvais état.

Le problème est là. La plupart de ceux qui prennent leur voiture pour venir au travail ne le font que faute de transports en commun fréquents, commodes, confortables et bon marché. Or les États se désengageant du financement des transports, la voiture individuelle, malgré son coût et ses nuisances, est bien souvent la seule possibilité. Mais ce n'est pas en rétablissant octrois et péages à l'entrée des villes, comme au Moyen Âge, qu'on réglera les problèmes de circulation du XXIe siècle.

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