Nos lecteurs écrivent : Artistes sous-payés03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Nos lecteurs écrivent : Artistes sous-payés

Depuis plusieurs mois, les intermittents du spectacle sont en lutte pour la sauvegarde de leur protection sociale, que le gouvernement et le Medef veulent remettre en cause.

Nous recevons un témoignage sur une prétendue «vie d'artiste»:

«A la rentrée, nous avons participé à l'Académie Baroque Européenne d'Ambronnay, une structure de formation destinée à de jeunes musiciens et chanteurs professionnels financée entre autres par les Conseils généraux de l'Ain et de la Région Rhône-Alpes, le ministère de la Culture et de la Communication et la ville de Bourg-en-Bresse. Une soixantaine d'artistes de vingt-sept nationalités y participaient. Selon les statuts, ce projet innovant se déclinait en deux volets: une période de travail intensif, proposant un cadre de perfectionnement unique (...) et une tournée offrant à ces stagiaires l'occasion de se produire sur de grandes scènes européennes.

Mais la réalité est moins reluisante. La rémunération pour la tournée est de 88 euros brut par représentation, soit un peu moins du quart d'un cachet moyen. Les répétitions ne sont pas rémunérées puisqu'elles sont considérées comme de la formation. Mais de formation, hormis quelques heures de travail corporel, nous n'en avons pas reçu et la plupart d'entre nous ont eu le très vif sentiment de s'être «fait avoir» et de ne participer, en fin de compte, qu'à une production sous-payée: 1278 euros net pour deux mois de travail, soit à peine 4100 F par mois, et organisée au plus juste (défraiements en dessous du tarif syndical de la profession, quasiment aucun jour de repos...).

Lors de la tournée, l'ensemble des artistes, français et étrangers, s'est solidarisé de la lutte des intermittents du spectacle, participant à des distributions de tracts et lisant un manifeste à chaque représentation, manifeste qui, à part à Toulon, a été bien accueilli par le public. Les techniciens, quant à eux, ont participé aux journées de grève nationale des 4 et 16 octobre, se heurtant à la production qui a essayé sans succès de monter les musiciens étrangers contre eux, puis qui a menacé de leur retirer un cachet complet par jour de grève. Or, selon les contrats, un cachet correspond à un ou quatre jours travaillés. Après d'âpres négociations et la menace de stopper le spectacle, les techniciens ont obtenu que ne leur soit retiré qu'un demi-cachet, ce qui pour certains reste encore injuste et de trop.»

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