« Intelligence économique » : Agent 007 ou 000 ?03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Intelligence économique » : Agent 007 ou 000 ?

Le gouvernement français vient de nommer un «responsable de haut niveau» auprès de Raffarin. Ce «Monsieur Intelligence économique», comme son nom l'indique, est-il chargé de mettre un peu moins de bêtise dans le fonctionnement de l'économie? Pas du tout. Il devrait s'occuper d'espionnage industriel.

Selon le député de droite en charge de ce dossier, il serait important de renforcer les écoutes téléphoniques, qui constituraient l'un des principaux axes du renseignement français. Celles-ci auraient progressé de 400% en cinq ans. Malgré cela, le député déplore les moyens encore insuffisants de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE), le système d'espionnage «made in France». Le renseignement militaire est plus gâté: son budget va augmenter de 20,8% pour lui permettre de lancer l'an prochain quatre satellites supplémentaires d'écoutes des communications et un satellite spécialisé dans le renseignement par l'image.

«Monsieur Intelligence économique» pourra-t-il ainsi améliorer la place des entreprises françaises dans la compétition économique mondiale? C'est ce qu'on nous laisse entendre. Mais à la lumière des prouesses de l'espionnage français dans le passé -on se souvient des faux époux Turenge, pris la main dans le sac lors de l'affaire du Rainbow-Warrior, ce qui avait déclenché une belle crise ministérielle- on devrait plutôt craindre le pire.

Enfin, si la croissance économique n'est pas au rendez-vous, Raffarin pourra toujours dire qu'il n'y est pour rien et licencier «Monsieur Intelligence économique»!

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