Hôpital Trousseau (Paris 12e) : Un Plan Blanc mais pas de moyens03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Trousseau (Paris 12e) : Un Plan Blanc mais pas de moyens

La semaine dernière, il y a eu à Trousseau, hôpital pour enfants, plus de 6 heures d'attente aux urgences, et jusqu'à 10heures le mercredi. Cette affluence était due entre autres aux nombreux cas de bronchiolite, exigeant souvent une assistance respiratoire, et de gastro-entérites nécessitant parfois une perfusion pour éviter la déshydratation.

L'attente interminable a entraîné des accrochages très vifs avec les parents. Jeudi, lorsque Mattei, le ministre de la Santé, nous a rendu une visite surprise, il a été pris à partie par des parents excédés, qui lui ont demandé d'augmenter le nombre de soignants. Les collègues étaient très occupés mais certains ne se sont pas gênés pour dénoncer leurs conditions de travail.

Déjà en temps «normal», le manque de personnel est quotidien, les jours de repos ne peuvent pas tous être posés. Les cadres font pression pour que soient acceptés des changements de service et d'horaire. 70 lits ont été supprimés, entraînant la fermeture de certaines unités.

Lorsqu'il n'y a plus de place, les enfants sont transférés vers d'autres hôpitaux, mais mercredi soir 26 novembre, tous les hôpitaux d'Île-de-France refusaient de prendre des malades en plus, étant eux aussi saturés. Une place a finalement été trouvée à l'hôpital de Lille!

«Tout se passe bien, le Plan Blanc a été déclenché», dit le gouvernement. Mais la réalité est tout autre. Par exemple, dans une unité ouverte en urgence, une seule infirmière devait s'occuper de six enfants nécessitant une assistance particulière. Une aide soignante exténuée avait pris sur ses repos pour l'aider. Faute de place, des enfants sont casés dans des services de chirurgie, où les infirmiers doivent soigner à la fois des enfants contagieux et d'autres qui sont isolés pour être protégés des infections virales.

La fatigue s'accumule pour tous. Et en plus il faut courir à la recherche du petit matériel: les stocks de seringues sont en rupture, les compresses manquent: «Bientôt, il faudra les laver et les passer à l'autoclave!», a fait remarquer une aide soignante.

Le gouvernement joue avec la santé des patients. Derrière l'effet d'annonce du Plan Blanc, aucun moyen supplémentaire n'a été donné et c'est encore au personnel que des efforts sont demandés: annulation des RTT et parfois d'autres jours de repos. L'État profite du dévouement pour les enfants malades, mais cette situation ne fait qu'ajouter au ras-le-bol.

Partager