Guantanamo : Un exemple de « démocratie » américaine03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Guantanamo : Un exemple de « démocratie » américaine

Une partie des prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo, située sur l'île de Cuba, pourraient être prochainement libérés. Cette mesure concernerait environ 140 détenus sur 660, dont trois garçons âgés de 13 à 15 ans.

En 2001, l'intervention américaine en Afghanistan s'était soldée notamment par des milliers d'arrestations de combattants présumés. Plusieurs centaines de personnes, dont des mineurs, sur simple soupçon de l'armée américaine d'appartenir à la mouvance d'Al-Qaida, avaient été transférées sur la base de Guantanamo et étaient maintenues depuis au secret.

En dépit des pressions internationales, les États-Unis ont ainsi retenu pendant deux ans des centaines de personnes, appartenant à quarante-quatre nationalités différentes, dans une situation de «non-droit», ne bénéficiant même pas des quelques droits accordés habituellement aux prisonniers de guerre. De plus, ces prisonniers sont littéralement parqués dans des geôles grillagées, entravés lors de leurs déplacements et n'ont même pas droit à la visite d'un avocat. Un certain nombre d'entre eux devraient être traduits devant des tribunaux militaires, et les peines encourues pourraient aller jusqu'à la peine de mort.

Faute de preuves suffisantes, les autorités américaines ont néanmoins dû se résoudre à libérer quelques détenus ces derniers mois. L'exemple de l'un d'entre eux, relâché en juillet dernier, en dit long quant au bien-fondé de ces arrestations: ce Pakistanais de 21 ans avait été enlevé par un commandant ouzbek dans le nord de l'Afghanistan, puis remis aux forces américaines afin de toucher la prime offerte pour la capture de combattants d'Al- Qaida. Selon l'hebdomadaire Time qui cite cet exemple, de nombreux prisonniers se seraient retrouvés à Guantanamo de la même manière.

De l'Afghanistan à l'Irak, le gouvernement américain prétend incarner la lutte du «bien» contre le «mal», et combattre pour imposer «la démocratie». A Guantanamo, il montre ce qu'il entend par là.

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