Grenoble - Régularisation de la famille Bentata : Une première manche est gagnée03/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1844.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenoble - Régularisation de la famille Bentata : Une première manche est gagnée

Abdelkader Bentata (39 ans), père de trois enfants et sa femme Kheira sont demandeurs d'asile depuis de longs mois. Ils avaient dû fuir leur région d'Algérie car Abdelkader, chauffeur de taxi, refusait de collaborer avec le GIA. Depuis 1998, il subissait des menaces de mort, et en septembre 2000, sa famille avait été victime d'une expédition musclée à domicile et lui-même avait reçu de nouvelles menaces de mort de la part des islamistes.

Mais lors de son arrivée en France, Abdelkader ne parlait pas suffisamment bien le français pour s'expliquer et s'était vu refuser sa demande d'asile politique pour lui et sa famille.

Début novembre, Kheira, la femme d'Abdelkader Bentata, recevait seule un arrêté de reconduite à la frontière. Indignés par cette décision, les professeurs et instituteurs des enfants Bentata ont immédiatement réagi. Ils ont demandé audience au préfet et ont été rapidement relayés par des organisations de soutien aux travailleurs sans papiers. Il n'était pas question de laisser renvoyer cette mère de famille dans son pays, de la séparer de son mari et de ses enfants et de surcroît, de mettre ainsi un terme au traitement médical qu'elle suit en France.

Quelques semaines plus tard, Abdelkader lui aussi recevait un avis de reconduite à la frontière.

Pétitions, lettres de protestation, articles dans la presse locale ont fait largement connaître le sort que l'application de lois inhumaines réservait à cette famille. Devant l'émotion soulevée, le préfet a dû déclarer qu'il s'engageait à ce que la famille ne soit pas séparée. Mais il ne s'engageait pas à ce que sa situation soit régularisée et qu'elle reste en France.

Au procès, vendredi 21 novembre, la plaidoirie de l'avocate de la famille, ainsi que la présence massive du comité de soutien, a conduit le tribunal administratif à annuler l'arrêté de reconduite d'Abdelkader Bentata. Immense soulagement!

Reste que la Préfecture a un mois pour faire appel, et surtout que ses services peuvent traîner des mois avant de délivrer l'attestation de régularisation d'Abdelkader, sans laquelle ce dernier ne peut travailler. Reste aussi que la justice doit se prononcer sur le sort de Kheira, dont l'état de santé nécessite un suivi et un traitement médical. Alors, le Comité de soutien reste mobilisé.

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